Cauchemar

Erwarth Mer 11 Juil 2012, 19:52

Le soleil était obscurci par un nuage âcre de poussière chancreuse. C'était comme ça depuis longtemps dans cette région, cela n'avait pas changé depuis la dernière fois. La même odeur de cadavre décomposé, le même sol boueux... La mort était toujours aussi omniprésente dans cet endroit sordide. J'avancais sur les ruines d'une nécropole, à la recherche d'indices le concernant. Il se montre parfois mélancolique, peut être était-il retourné sur les lieux qu'il avait l'habitude d'habiter autrefois, aussi ai-je penser que c'était un des lieux par lequel je pouvais commencer mes recherches, plutôt que de me reposer sur le talent d'autrui.

Towann semble avoir plus de chance que moi de mon coté, vu qu'il m'appelle en ayant l'air d'avoir trouver une piste. Je m'approche pour le suivre, je ne pensais pas que tout ça porterait si vite ses fruits. Après s'être enfoncé quelques peu dans les ruines de l'ancienne Zeramas, nous nous retrouvons encerclés par quelques goules et geist. Par reflexe, nous nous mettons dos à dos, la meilleure "formation" possible en ces circonstances. Ce ne sont que des goules après tout. Elles bondissent toutes ensembles, je me baisse, Towann lance une magnifique attaque circulaire avec sa lame pour en repousser un maximum. Je sens la lame passant au dessus de ma tête, fauchant une de ces créatures, je me relêve, la main nimbée de flamme, que je répand parmi les cadavres lancinants, les flammes avident se répandent de cadavres en cadavres. Elles se rassemblent malgré tout, plus assez nombreuse pour nous encercler. Towann charge parmi elle, je concentre mon arcane au travers de sa lame. L'impact ne manque pas de déchiqueter violemment les corps des créatures.

Nous continuons notre avancée au travers de l'ancienne Aile du Sang de la nécropole. Il était là. Debout, fier, la lame dans le sol, comme s'il attendait depuis des mois. Il ne dit rien, ce n'est pas vraiment son genre, il n'a jamais été très bavard. Il attend, patient, sans doute que Towann fasse le premier pas. Très vite, les lames s'entrechoquent avec force. Les deux sont presque de même taille, Towann semble dominer un peu par la taille, Semelys par la carrure. Deux combattants de cette carrure, le combat sera soit très rapide, soit très long. Le belluaire recule d'un pas vif, voulant déséquilibrer momentanément le non mort pour donner une impulsion avec son épaule et prendre le dessus. Le Chevalier de la Mort se décale d'un pas de coté, contournant la charge du belluaire pour passer dans son dos, retenant sa lame et se remettant en garde.

Les deux combattants reprennent leur échange cinglant, quand à moi, je reste à distance, je guette, je m'inquiète, j'essaie de me convaincre que Towann a le dessus. Je ne suis pas capable de le dire. Mon stress s'intensifie au fur et à mesure que le combat se prolonge, Towann abandonnant sa lame pour un style de combat plus sauvage, plus rapide, il se jette sur sa proie, voulant bloquer le bras directeur du Chevalier d'une main et lui saisir le visage de l'autre, pour le jeter au sol. Une rune de sang s'illumine. Towann se cambre sous une déflagration douloureuse, une faille que le Chevalier de la Mort ne manque pas d'exploiter, frappant lourdement de sa main libre dans le plexus, quelques maillons de son plastron volant en éclat sous l'impact du gant de plaque. Le Chevalier de la Mort ne s'arrête pas là, libérant la main qui tenait l'épée, il frappe de nouveau avec le pommeau de l'arme, faisant plier Towann.

Il s'arrête un moment pour me regarder. Je sens mon sang se figer, mon estomac se nouer, je n'avais plus ressenti une telle chose depuis fort longtemps maintenant, je me sentais paralysée par son regard animal, sauvage. Je n'en suis pas sûre, mais à ce moment, j'ai distingué deux pupilles verticale, très fine, qui me fixaient. Des pupilles de serpent.

Il reporte son attention sur Towann, semblant tout aussi paralysé que moi, son corps semblant le faire souffrir. Il leva son épée en signe de victoire... Non, ce n'était pas en signe de victoire. Il l'abattit sauvagement sur la nuque du belluaire. J'ai voulu crier, mais je n'ai pu émettre aucun son. Je ne bougeais plus, je ne pouvais plus. Mes forces me quittaient petit à petit, tout se bousculait dans ma tête dans un brouaha digne du Sénat chez les nains depuis l'arrivée des Sombrefers... Je cligne des yeux, il prend mon menton entre ses ongles pour relever mon visage, j'essaie de le regarder, je n'y arrive pas, totalement paralysée. Je vois son visage... Je le vois sourire, sourire de tout ses crocs.... Puis, comme lors de cette scène où il dévora le visage de ce mage imprudent qui s'était dressé contre son clan, il ouvra la bouche, dévoilant sa dentition asserée... Et je pu ressentir sa machoîre se refermer sur mon visage...

Je me réveillais en hurlant, en sueur, les pupilles dilatées. Je ne savais plus où j'étais, je cherchais quelque chose de la main, un corps, à coté de moi, je hurlais de nouveau, déboussolée. Une main ferme me prit par l'épaule, m'allongea de nouveau... Je pu entendre sa voix apaisante... Ce n'était qu'un Cauchemar... Il me garda contre lui, je tremblais encore, je n'arrivais plus à dormir, il garda sa main sur mon épaule, m'enveloppant pour me protéger. J'ai posé ma joue contre son torse, les yeux grand ouvert... Et j'attendis l'aube.