La nuit sanglante de Dun Garok

La Grande Mer, entre Austrivage et Ménéthil.

Mon Bon et Cher Roi Barbe-de-Bronze,

Je vous fait parvenir cette missive pour vous expliquer en détails le malheureux évènement de la nuit du 23.

Comme vous le savez certainement, Dun Garok a été surpris avant d'éteindre les lumières. En effet, nous n'avons pas arrêté les patrouilles ce soir là, mais la petite armée de la Horde est passée à travers les mailles de notre filet. Ce n'est qu'à une distance d'environ trois cents mètres du fort que nos montagnards les ont repérés. Pris de panique, la plupart des soldats se sont précipités à l'intérieur, n'étant pas armés -La soirée devait être tranquille, nous nous sommes permis d'accueillir quelques amis humains-.

Les troupes n'ayant pas eu le temps de se déployer entièrement devant le fort, les quelques gardes qui étaient déjà prêts se firent trancher, écraser, transpercer. Les ennemis étaient trop proches pour les tirs de canon, et les fusiliers nains étaient gênés par les quelques alliés déjà présents dans la mêlée.

Nous reculâmes énormément pendant les cinq minutes qui suivirent l'affrontement, poussés par les forces de la Horde qui n'avaient presque pas diminué. Les corps de nos frères défunts leur servaient de projectiles ou de boucliers. Tous étions terrorisés, mais les quelques brasseurs et serveurs avaient formé des barricades de meubles pour nous. Abrités derrière ces barrières, nous ouvrîmes le feu sur ces chiens. En tête étaient les plus résistants, je pus voir des taurens et des orcs, parfaitement équipés. Les quelques coups de masse des bovidés-humanoïdes réduisirent en morceaux de bois nos bunkers. Quelques corps des nôtres volaient, tandis que nous nous faisions encore une fois écraser par les ennemis, qui courraient vers les sous-sols du Fort.

Le Capitaine Colline-de-Fer eut à peine fixé son heaume sur sa noble tête qu'une créature mi morte mi vivante bondit du haut de la salle et s'agrippa au cou du capitaine, lui mordant le bras. Il trancha la créature pourrie d'un coup de lame facile, tandis que son pavois contra une charge d'elfe de sang. Les gardes du Capitaine nettoyaient comme ils pouvaient les escaliers de leurs fusils, mais d'autres monstres sautaient du haut de la salle du Foyer pour éviter ces marches mitraillées.

En quelques minutes, il ne restait plus que le Capitaine de valide -le témoin était au sol, immobilisé, mais voyait parfaitement la scène- face à une Horde hétérogène. Après avoir enfoncé son bouclier dans le coeur d'un tauren et projeté son épée dans le visage d'un troll, le Héros saisit sa hache favorite à deux mains et chargea presque désespérément les criminels. D'un coup de pied il renversa un elfe, d'un coup tranchant il décapita un orc, il avançait assurément vers le coeur du raid. Après une esquive incroyable, il fit presque un tour complet, hache brandie. Les monstres se couchaient un à un, mais d'un coup, un carreau enflammé vint se coincer dans son plastron. Deux secondes plus tard, après avoir arraché ce projectile enflammé, il se prit une flèche en plein coeur. Restant un moment immobile, il finit par s'écrouler.

Mon Roi, malgré les renforts venus d'Austrivage et d'ailleurs -nous remercions infiniment l'Enclave, le Clan Sombrecoeur et la Rédemption de Lordaeron-, Dun Garok est perdu. Les quelques familles des soldats restantes ont été amenées à Austrivage comme tous les rescapés, mais nous pouvons constater qu'il ne reste qu'un quart de la population de notre regrettée ville.
Le corps du Capitaine a pu être récupéré et enterré comme il le fallait au cimetière, au Sud. Malheureusement, les autres cadavres n'ont pu être récupérés à temps, consumés par la Peste qui infesta le fort. La Horde, elle, fut repoussée vers le Nord, par nos amis et nos frères.

J'ai pris la responsabilité de juger que le fort est perdu, j'ai donc fait appel à deux navires pour nous amener à Ménéthil. Nous avons embarqué depuis déjà deux heures, et nous devrions bientôt arriver. Nous ferons ensuite un déplacement vers Forgefer, et nous nous séparerons.
Tout le monde a besoin de repos dans cette flotte, Mon Roi. Mes hommes sont démolis par cette défaite.

Avec tous mes respects et toutes mes excuses pour cette défaite,

Chef Aronh Tannetir.