[The Sbire 3 - Fin de Jeu]

Cymbelîne a écrit:N'empêche que MOI, ce que je remarque dans tout ça c'est la performence de Cymb que je salue au passage (comment ça je deviens mégalo? mais pas du tout!)
Parceque, grâce à cet évent elle a pu :
-mettre en place une super diversion pour délivrer Anakor, fingerz in ze noze.
-mettre en place une super vengeance contre cheena en l'envoyant se faire charcuter à sa place (et vi la vengeance est un plat qui s'mange froid!)
-s'en sortir sans qu'il y ait la moindre plainte déposée contre elle et sans une seule égratignure...

Donc moi j'dis: BRAVO MA CYMB, C'EST TOI LA MEILLEURE!

Mouhahahahaha!

*aime se lancer des fleurs*

Elle s’était laissée couler dans son fauteuil en soupirant. Il était devenu nécessaire pour elle de trouver un moyen de se détendre, de passer par dessus les inepties et autres médisances dont elle était la cible.
Elle eu un léger sourire, se rappelant les paroles de son père : « Il n’y a que les sots et les laids qui n’attirent pas les ragots ». C’était sans doute vrai, mais cela n’en demeurait pas moins agaçant.
Elle alluma un cigarillo et attrapa le verre de vin qu’elle s’était servie un peu plus tôt. Doucement, son regard glissa le long de son bras alors qu’elle portait le verre à ses lèvres.
On aurait pu croire que rien n’était jamais arrivé. Pourtant, elle se souvenait de la douleur et du sentiment d’échec qui l’avait étreinte alors même qu’elle savait avoir fait ce qu’il fallait pour sauver la vie de son ami.



L’odeur âcre des cadavres en putréfaction lui revint soudainement en mémoire.
En réalité, elle se souvenait du moindre détail inhérent à cette soirée. Des craquements plaintifs du parquet de l’ancienne maison de passe, aux couleurs du mortel maquillage qui recouvrait le visage de Sophistie, elle n’avait rien oublié.
Malgré cela, elle ne parvenait pas à se rappeler avoir eu peur. Pas même lorsqu’elle avait mis son bras à l’emplacement vide du macabre tableau.
C’était pourtant évident qu’au mieux, elle serait gravement blessée.



Kalezar avait bien essayé de l’en dissuader. Lui dire que ce n’était pas la solution n’avait pas suffit à la convaincre de ne pas agir.
Elle avait relu sa lettre, fixé l’horloge et demandé qu’on l’aide à se mettre à hauteur du tableau. Eriane s’était alors avancée tout en lui demandant si elle était sûre. Bien sûr que non, elle ne l’était pas et elle ne s’en cachait pas, mais il ne restait plus que quelques minutes.
En l’absence de réponse claire à l’énigme, il fallait qu’elle accepte de relever ce défi stupide que lui proposait Sbire : sacrifier son bras pour sauver un ami… Soit.
Elle n’avait pas eu peur.



Ils avaient été nombreux à se rire d’elle, l’affublant de sobriquets plus que douteux. Elle avait été « l’infirme », « la manchot », « celle qui avait donné la mauvaise réponse à l’énigme ». Ceux qui saluèrent son sang froid étaient plus que rares et c’est pour cela que leur soutien avait été si précieux. Pourtant elle leur avait caché la vérité, ou tout du moins ne leur avait-elle pas parlé de l’intervention de celle que la « chose » considérait comme une menace.



Elle ne portait pas Cordélia dans son cœur. Il faut dire que cette dernière avait tout fait pour. Espérer que la guerrière devienne une alliée en lui proposant de troquer la vie, ou plutôt la survie d’Aldrian contre un « service », était risqué pour ne pas dire stupide. Néanmoins, et elle devait l’avouer, l’intervention de la « sorcière » avait été salutaire puisqu’elle avait permis à la greffe opérée par l’Hospitalier de prendre plus rapidement et qu’il ne restait plus aujourd’hui, trace de ce douloureux évènement.



Durant sa convalescence et malgré ses doutes, elle avait continué d’enquêter. Chaque indice avait son importance, chaque victime sauvée était une victoire. Pourtant on se méfiait d’elle. Elle figurait après tout comme l’une des dernières personnes à avoir parlé avec Avdeï Szanislav alors qu’il était encore emprisonné au SI:7 et la rumeur qu’elle aurait été impliquée dans son évasion avait fait le tour de la ville.



Elle ne parvenait pas à expliquer le lien étrange qui était apparu dès leur première entrevue. Ce respect qui, sous jasant à la crainte et à l’incompréhension, s’était mué en confiance. Elle savait qu’il était lié aux évènements, mais elle connaissait aussi le sentiment coupable qu’il éprouvait à l’idée qu’il aurait dû être là pour sauver ses filles. Elle ne l’excusait pas, mais elle le comprenait et Avdeï avait déjà sa propre conscience pour l’incriminer.



Elle ne lui avait jamais posé de question, lui laissant le choix de lui confier ce qu’il estimait nécessaire qu’elle sache.
Bien sûr, elle avait fini par le retrouver, mais elle avait préféré taire le lieu où il avait trouvé refuge et même le fait qu’elle continuait de lui rendre visite plus ou moins régulièrement.
Leurs parties d’échecs qui achevaient de creuser les cernes sous ses yeux, étaient un secret qu’elle ne partageait avec personne, si ce n'est Qadjaar, son coéquipier depuis le début de l'enquête.



Aujourd’hui la partie était finie. Les querelles stériles, les préjugés et autres suspicions avaient eu raison de la détermination des enquêteurs les plus acharnés. La « chose » avait fini par l’emporter et bientôt il ne resterait plus trace de ce qu’elle avait mis des années à mettre sur pied. Elle effacerait chaque preuve, chaque indice et se débarrasserait de ceux qui l’avaient aidée à atteindre son but. Avdeï lui-même ne serait pas épargné.



Le verre de vin alla se briser contre le mur, répandant de nombreux éclats sur le sol.
Ils pouvaient bien tous aller au Néant, elle tiendrait parole.