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L'Ancien Chant du Cristal

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Message  Invité Dim 27 Sep 2015, 22:20

Enfants de la Déesse, enfants de la nuit,
Entendez l'histoire du tailleur de cristaux
Qui créa de ses mains les plus beaux que l'on vît
Et qui, ce-faisant, s'attira les plus grands maux.

Dans les forêts vivait un tailleur de bijoux.
Il s’était isolé pour travailler son art :
Si, pour les siens, prier la Déesse était tout,
Lui n'aimait rien tant qu'approfondir ce savoir.

Le tailleur avait des doigts fins et agiles.
Dans la lave, il fondait des gemmes raffinées.
Il devint réputé, car il était habile,
Et vint un jour où la Reine le fit mander.

"Toi, tailleur, si tu es celui que tu prétends,
Lui dit alors la Reine aux longs cheveux d'argent,
J'exige que tu me confectionnes un présent
Qui démontrera l'étendue de ton talent.

- Pour vous, ma Reine, qui n'avez aucun égal,
Répondit le kaldorei, capturons la
Lumière de la nuit dans l'éclat d'un cristal.
Ce qui provient d'Élune vous revient de droit."


Malheur à lui ! Qu'il soit maudit, celui à qui
L'orgueil fait oublier qui commande à la nuit !


Notre homme travailla longtemps avec ardeur,
Mais aucune pierre ne semblait convenir.
Bien trop peu de matières captaient la lueur
De la lune ; la Nature n'allait suffire.

Pour ne pas perdre la face, ni contrarier
Sa Reine bien-aimée, le tailleur décida
Qu'il fallait, vers les arts interdits, se tourner.
Et en ces temps anciens, personne n'objecta.

Ainsi naquit un jour le premier des cristaux,
Dont on dit que la roche, sculptée au palais,
Luisait d'une splendeur telle, qu'on n'eût de mot,
Dans aucune langue, pour jamais le nommer.

Serti sur un diadème d'or et d'émeraude,
Il reflétait les cieux et sublimait la terre.
La Reine le porta quand vint la saison chaude
Et, aux bals, elle sembla venue d'une autre ère.


Malheur à lui ! Qu'il soit maudit, celui à qui
L'arcanique folie ne laisse aucun répit !


Le tailleur devint riche et couvert de présents.
L'on vint du monde entier admirer son travail,
S'arracher ses joyaux, ses gemmes, ses diamants,
Qui semblaient resplendir d'une lueur sans faille.

Mais les cristaux qu'il offrait à la Reine avaient,
Eux seuls, ce traitement de faveur à l'arcane.
C'est pourquoi chacun demandait plusieurs années
Pour atteindre un éclat inconnu des profanes.

Quelques siècles passèrent, et les cristaux luisaient.
Notre homme était, depuis, légitime à la cour,
Et à chaque nouvelle œuvre, il s'améliorait,
Délivrant des joyaux qu'on fêta bien des jours.

Personne ne sut pourquoi l'éclat se ternit ;
La magie est ainsi faite, que celui qui
Tente de la comprendre y peut laisser l'esprit.
Mais le huitième cristal, un jour, se fendit.


Malheur à lui ! Qu'il soit maudit, celui à qui
Le Destin a tout donné, puis a tout repris !


Pendant un court instant, l'illusion demeura,
Car le cristal suivant se trouva bien meilleur.
Mais dès lors, plus aucun n'atteignit la grandeur
Des œuvres du passé, que l'on n'oublia pas.

Un jour, la Reine le fit à nouveau mander.
"Toi, tailleur, avec qui j'ai été indulgente,
Lui dit alors son Altesse, fort agacée,
Voilà ton crépuscule, et ton œuvre est mourante.

Déçois-moi encore, et tu auras ta vraie nuit."
L'homme aurait dû partir, mais, hélas ! Son esprit
Était altéré par des siècles d'art impie.
"Ma Reine, dit-il, nul ne me surpasse ici.

J'ai promis la lueur d'Élune, qui semblait
Adaptée à votre règne. Je réalise
Que plus grand encore, plus beau, vous méritez.
Accordez-moi trois jours, et vous serez conquise."


Malheur à lui ! Qu'il soit maudit, celui à qui
La folie fait passer des pactes interdits !


Le tailleur travailla, sans manger ni dormir,
Cherchant, diront certains, l'inspiration d'antan,
Tandis que, selon d'autres, il ne fit qu'obtenir
Un immense pouvoir venu d'un autre plan.


Et l'ultime cristal, aussitôt achevé,
Devint l'instrument d'une folie avérée,
Car dans les mains de notre Reine bien-aimée,
Elle en fut satisfaite, et sitôt d'ordonner :

"Toi, tailleur, qui transcende même la Déesse,
De tes cristaux nous utiliserons l'éclat
Pour ouvrir voie à l'Eredar et ses promesses."
Et en ces temps anciens, tout le monde approuva.

Ainsi prit fin le règne des Bien-nés déchus,

Qui, sans que jamais le tailleur ne les conteste,
Déversèrent en ce monde démons corrompus,
Provocant une guerre à l'issue bien funeste.

L'on dit qu'il fut tué ; pour d'autres, il entrevit
Dans le Néant un moyen de se racheter.
Entendez, enfants des Étoiles, que depuis,
Ni lui ni ses cristaux reparurent jamais.


Malheur à qui se détourne de Sa grandeur,
Car Elle est sans nulle autre et ne s'imite pas.
Souvenez-vous de l'arrogance du tailleur,
Dont on perdit le nom, et qui jamais n'aima.

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