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Les Lettres de Yasu'

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Message  Cleyam Mar 25 Oct 2011, 15:14

Chère Rayv,

Il y a quelques semaines que je t'ai adressé ma dernière lettre, et j'ose espérer que comme indiqué au bas de celle-ci, tu recevras la présente missive en temps et en heure, à l'endroit que nous nous étions fixés. Avant de te raconter plus avant ce qui m'est arrivé durant la suite de mon voyage, laisse-moi te souhaiter de tout mon cœur que ton existence est telle que tu le souhaites, et que tu n'as pas à regretter le moindre instant. J'espère aussi que ton nouveau protégé se porte bien et qu'il ne se montre pas trop capricieux. Néanmoins, venant d'un être aussi incroyable et inconnu de toi comme de moi, nous ne pouvons pas vraiment faire de prévisions à son sujet. De toute manière, le futur est un mystère que je ne serai pas assez prétentieux pour prétendre pouvoir le dévoiler, tu t'en doutes bien. En ce qui concerne la ville de Grand-Hammot ( car il s'agit là de son vrai nom ), je ne saurai te conseiller ou te dissuader de t'y rendre. Après tout, même si le panorama est quelque chose d'important pour nos yeux, je dirai que ce sont les rencontres qui sont les plus importantes pour nos êtres. D'ailleurs, en ce qui concerne les rencontres, j'en ai plusieurs à te compter. Avant cela, je ne peux que te mettre en garde contre quelques dangers qu'il est possible que tu croises sur ta route, dans le sud des Royaumes de l'Est. En voici un résumé :

Je pense pouvoir commencer par les sombres maladies qui infestent les jungles de Strangleronce. En effet, si tu te rends en ce lieu luxuriant, tu seras sans doute éblouie par sa beauté et sa grande richesse végétale. Pourtant, je me dois de t'informer, pour que tu puisses te sortir d'un éventuel danger, que les morsures des raptors nommés flageolants peuvent être mortelles en raison du poison qu'ils transmettent par leurs crocs. Les morsures sont des choses que ta volonté parviendra aisément à guérir, mais si jamais tu fais face à ce fléau qu'est la maladie de l'agonie de l'écaille, je vais te donner la recette de l'antidote pour en venir à bout. Il te faut utiliser de la plante nommée Sang-Royal et Vietérule, en les réduisant en poudre et en les faisant chauffer dans un récipient pendant une vingtaine de minute. Attention toutefois, utiliser de l'Aciérite inverserait le phénomène et achèverait ton patient encore plus vite. Sois donc consciencieuse, comme toujours ! En ce qui concerne le Marais des Chagrins, ne t'inquiète surtout pas si les piqures de moustiques provoquent des nausées. C'est une chose inévitable et bénigne, malgré les désagréments causés. Tu peux toujours essayer d'apaiser la victime de ces symptômes, mais je pense après en avoir été le témoin que le meilleur moyen de guérison pour ces vomissements, c'est le temps. Enfin, s'il te faut t'aventurer dans les zones désertiques et suffocantes que sont les Terres Ingrates, la gorge des Vents Brûlants ou les Steppes Ardentes, n'oublie surtout pas d'emmener plusieurs gourdes d'eau, une seule ne suffira pas ( pour ma part, j'ai bien dû vider trois tonneaux de bière que je venais tout juste d'acheter à Forgefer pour tenir jusqu'aux Carmines, rends-toi compte ! ) ! Ne vois en ces petits conseils que des encouragements à poursuivre tes aventures, et non pas comme des mises en garde. Je ne veux pas retrouver une elfe malheureuse cloitrée dans la monotonie à notre prochaine rencontre, et on déguste la nourriture bien mieux lorsqu'elle est accompagnée de bonnes histoires !

En parlant d'histoire, je vais arrêter de te confier mes conseils de radoteur, et plutôt te parler de la suite de ma route sur l'exploration d'Azeroth. Après avoir laissé ma dernière lettre à ton attention dans la ville de Thelsamar, au Loch Modan, j'ai remercié à nouveau Torren Gueule-carrée, ce nain si féru d'archéologie, pour son agréable accueil et ses bons conseils pour choisir mes consommations à la taverne, je me suis remis en route vers le Nord, bien décidé à rallier Ménéthil. La marche est quelque chose de formidable pour avoir l'esprit en paix, en écoutant le son des oiseaux et en finissant une bonne brioche naine ! D'ailleurs, si tu en as l'occasion, je te conseille vraiment d'en goûter une ( voir plusieurs ! ), car la recette qu'utilisent les nains du Loch est formidable, et la cuisson parfaite ! Mais revenons-en à nos moutons, ou devrais-je dire, béliers ! J'ai croisé un nain cavalier qui semblait patrouiller sur la route que j'empruntais, et il m'a conseillé de prendre garde aux kobolds, ces créatures de Kalimdor et des Royaumes de l'Est qui ont tendance à me faire penser aux vermings de Pandarie. Me renseignant un peu sur ces créatures, le patrouilleur m'appris qu'elles aimaient attaquer en bande, et que seuls, elles étaient très lâches. On m'a toujours enseigné que la lâcheté commençait là où cessait la puissance, ainsi ne pensais-je pas avoir à craindre énormément ces créatures, d'autant qu'elles ne devraient pas avoir grand intérêt à m'attaquer, m'étais-je dis. J'avais vu juste, car ces créatures ne s'en prirent pas à moi, et je ne vis même pas l'ombre d'une moustache ou la lueur d'une bougie.

J'ai poursuivis ma route pendant quelques jours à travers cette région boisée, avant d'atteindre le passage de Dun Algaz, seul accès à la partie de Khaz Modan nommée les Paluns. Ce nom me fait toujours sourire, d'ailleurs, depuis que j'ai rencontré un humaine persuadé que le nom de cette région se prononce Palounce. Le pauvre bougre avait payé son erreur d'un champ à son honneur par quelques soiffards locaux. Je crois même qu'il est devenu une idole du coin. Enfin, j'étais bien loin des tavernes et de leurs chants, et mon baril de bière était à moitié vide ! J'ai pu heureusement en racheter un peu au poste de garde, ainsi que des provisions, ainsi que passer une soirée bien arrosée avec les nains de la tour de guet à jouer aux dés. Ce fut une bonne soirée, d'autant que j'ai pu gagner suffisamment pour repartir sans un sou de perdu, mais de la nourriture et de l'alcool à foison ! Quelle belle vue que celle des montagnes de Dun Algaz au clair de lune et avec un bol de saké dans les pattes ! Je dois bien avouer que j'aurai volontiers partager mon breuvage avec les orcs locaux, mais ceux-ci semblaient assez peu ouverts d'esprits et auraient préférer prendre toutes mes possessions par la force. Je dois bien dire que j'ai du en dissuader quelques uns de manière peu pacifique, et je peux te dire qu'un orc est un être fichtrement coriace. Mon arrivée dans les Paluns s'est fait dans la course la plus incontrôlée qui soit !

Heureusement pour moi, la sortie de Dun Algaz était occupé par des nains du Cercle Terrestre en train de travailler sur les inondations dans la région, menés par leur chef, la belle Forba Cisepierre, qui m'ont aidé à corriger ces peaux vertes peu polies et à les envoyer dormir sans histoire. J'ai passé une bonne nuit en compagnie de ces nains dévoués à leur mission, et à l'hydromel très amical ! Hélas, la région ne comportait pas grand chose à part des limons, ainsi ai-je du consommer une partie de mes rations de route, sans trop grand regret à vrai dire, car elles étaient réellement délicieuses. J'ai aussi trouvé quelques pousses d'une plante nommée Airelle, et sache qu'une fois mâchée, celle-ci dégage un jus apaisant qui marche très bien contre les courbatures et autres soucis de voyages. Les jours suivant, j'ai poursuivi ma route sur cette route boueuse vers le Nord, puis l'Ouest, et je n'ose pas te dire l'état de ma fourrure à l'issue de la première étape de ma traversée de la région. Quand j'ai atteint la Retraite de Whelgar, ce petit camp en hauteur bien protégé des créatures locales, je dois avouer que retrouver la civilisation m'a fait du bien au moral. Je l'ai toujours dit, voyager seul est quelque chose de bon pour réfléchir, mais on raisonne bien mieux à deux ( ou plus, d'ailleurs ) ! Je regrette d'ailleurs qu'aucun musicien ou barde ne partage ma route, car je trouve que les ballades mettent bien souvent du baume au cœur au voyageur fatigué. Mais tu me connais, faute de chanson, j'ai su me contenter d'une gorgée ! J'ai du tout de même finir les deux derniers jours jusqu'à Ménéthil sans plus avoir la moindre goûte d'alcool, et je dois bien avouer que ce fut un peu plus pénible.

Mes souvenirs sont vagues à ce sujet, mais on m'a dit par la suite que j'avais relancé l'économie locale avec mes consommations à la taverne, peu après mon arrivée. D'ailleurs, je n'ai pas eu vraiment besoin de prendre un bain après cette semaine dans les marais, car ce port est tellement inondé que j'étais constamment les pieds dans l'eau, si ce n'est plus ! J'ai bien cru attraper un rhume à un moment, d'ailleurs, mais c'était une fausse alerte ! Mais passons... Je suis resté durant 4 jours dans ce port, en attendant le prochain bateau acceptant des passagers à son bord pour Theramore, sur l'autre continent. Je retiendrai de la ville de Ménéthil la détermination de ses citoyens à survivre malgré les problèmes qu'ils ont rencontrés. Je dois dire que j'ai trouvé une certaine inspiration en regardant ces gens lutter contre leur propre existence pour se forger un avenir plus radieux. Peut-être que mettre leur ville sur du bois surélevé comme Baie-du-Butin serait une solution ? Je ne saurai le dire, je ne suis ni architecte, ni gouverneur de cette ville, ainsi je ne puis que prier pour que les efforts qu'ils fourniront encore à l'avenir ne seront pas vains. Toujours est-il que le Dompteur de Vagues, le galion sur lequel j'ai embarqué, a quitté Ménéthil à l'aube, avec moi à son bord, pour voir se lever le soleil dans les montagnes à l'Est du Khaz Modan, que je quittais pour d'autres merveilles à découvrir ! Le voyage s'est d'ailleurs révélé assez paisible, mis à part le moment où nous avons contourné le Maelström, qui est de plus en plus agité, nous offrait une image troublante, avec ces lueurs rougeâtres s'en échappant... J'espère vraiment que vos chamans arriveront à colmater la blessure de la terre, car je n'ose imaginer ce qui se passerait s'ils échouaient.

Méditant sur la question, j'ai fini mon voyage après quelques jours passés dans les eaux se rapprochant de plus en plus chaque jour de Kalimdor. Je ne sais pas ce que tu en penses, Rayv, mais j'ai toujours trouvé que le bruit des embruns et la brise de l'océan ont un effet apaisant sur nos esprits bien trop souvent tourmentés. Je pense que s'il me fallait un jour m'arrêtait de voyager ( quelle pensée effroyable, n'est-ce pas ? ), je m'installerai au bord de mer, pour pouvoir passer mes journées à pêcher les poissons en écoutant les vagues et les mouettes, et mes soirées dans la taverne d'un port de pêche ! D'ailleurs, si je dois cesser mes voyages un jour, il va s'en dire que je me servirai de mon recueil de chanson pour animer les soirées, sans quoi je ne verrai pas l'intérêt de l'avoir écrit ! J'ai d'ailleurs récupéré quelques chansons de marins fort sympathiques qu'il me faudra te montrer ! Au moment où je t'écris cette lettre, je me trouve dans le port de Theramore, et je viens d'obtenir une audience avec la maîtresse de ces lieux, la Dame Jaina Portvaillant, dont j'ai moi-même entendu parler à de maintes reprises, autant en ce qui concerne sa beauté que sa sympathie ou son érudition. Je suppose que c'est ma nature peu commune aux membres de l'Alliance qui l'a poussé à bien vouloir me rencontrer, mais je t'avoue ne pas m'en plaindre, car j'ose pouvoir discuter de choses intéressantes. Tout ceci, je te le raconterai dans ma prochaine missive, que je te laisserai ici même, à Théramore, auprès de la Dame. Je lui demanderai bien sur que l'on te laisse venir la récupérer. En tout cas, Rayv, je ne puis que prier pour que tu te portes bien et que tu sois plus chanceuse pour trouver de bons compagnons de route pour tes voyages ! Soit à l'affût des bons moments que le présent t'offre, ne regrette pas le passé et ne redoute pas le futur, car ce ne serait que du temps perdu inutilement. Que tes pas soient surs et que jamais ta coupe soit vide ! Affectueusement.

Yasuhiro Brise-Paisible
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Cleyam
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Message  Cleyam Ven 28 Oct 2011, 10:39

Chère Rayv,

Comme toujours, il n'y a que lorsque l'on se retrouve en face d'une personne que l'on peut se rendre compte de sa véritable grandeur, et crois-moi, cela marche pour tout le monde. Les rumeurs et les histoires ne font jamais qu'effleurer la personnalité de ceux qu'elles essayent de dépeindre, et je l'affirme même si j'aime toujours autant écouter des histoires ou des rumeurs ! En tout cas, si je puis te donner un conseil avant de te conter la suite de mes aventures, il serait de faire tout ton possible pour voir par toi-même ce que je te raconte, car il y a fort à voir, et pas seulement à écouter ou à lire ! J'ai aussi envie de revenir rapidement sur la dernière lettre que tu m'as fait parvenir. Je suis empli de joie en apprenant que tes aventures dans le Sud se déroulent bien et sont pleines de coups de théâtre ! Je constate aussi que les enseignements que t'avaient confiés tes mentors ( puissent-ils reposer en paix auprès de leur déesse ) ont portés leurs fruits et ont permis de sauver des vies, et cela aussi me réjouit. Le geste que tu fais en ne faisant pas payer ce genre de soins si difficiles à executer en mettant à profit ta personne pour aider autrui est un geste qui ne serait être oublié, et tu finiras par être récompensée d'une manière ou d'une autre, crois-moi. En ce qui concerne ce nouvel ami, ce Rislon Milloin, je ne peux que manifester ma gratitude pour lui qui te permet de réaliser tes rêves et qui t'embarque dans ces aventures si étranges ! Toutefois, je te demande de prendre garde, non pas à cet homme en qui tu as confiance, mais plutôt aux ombres de son passé qui semblent nombreuses. Il est fort probable que cet humain ait bien des choses à oublier pour vouloir tant amasser de connaissances ( ce qui en soit, et tout à son honneur ). Toujours est-il que ton ami ne peut empêcher les oiseaux de la tristesse de voler au dessus de sa tête, mais il peut toujours les chasser pour qu'ils ne fassent pas de nids dans sa tête !

Maintenant, je vais en revenir là où je t'avais laissé la dernière fois, c'est-à-dire dans le Port de Theramore, où je venais de débarquer après un voyage plutôt tranquille en mer qui m'avait permit de réfléchir sur pas mal de choses. Au premier abord, la ville de Dame Portvaillant est un endroit très impressionnant ! Construit sur une île proche du rivage auquel elle est reliée par un un grand pont de pierre, la cité est entourée d'un mur d'enceinte de bonne taille, bien que tu te doutes bien que l'on trouve des murailles bien plus conséquentes ailleurs dans ce monde. Cela reste toutefois un bastion plus que correct pour les humains sur ce continent où ils sont en minorité. Les quais sont très animés, sans cesse fréquentés par des marchands, des dockers ou des voyageurs tels que moi. Je me suis rapidement écarté de cette foule, car comme tu le sais, les grandes assemblées n'ont jamais réellement été mon fort. Je me suis hâté de marcher vers la Grande Tour, le principal bâtiment de la ville ( après la taverne ) où vivait la magicienne. On m'avait conté il y a plusieurs mois que cette ville avait été en proie à une rébellion , avant le cataclysme, mais aujourd'hui, toute trace de celle-ci semble avoir disparu, remplacé par les machines de guerre et les soldats de l'Alliance en Garnison sous la direction de l'organisation du Serment de Theramore, en guerre constante contre les orcs dans les Tarides. Je ne pense pas que je passerai par cette région, d'ailleurs, car je ne vois aucun intérêt à ponctuer mon voyage de la vue de la destruction et de la violence gratuite entre les peuples. J'espère qu'un jour, ils se rendront compte que tout ceci n'a aucun sens, mais j'ai peur que le chef actuel de la Horde soit un peu moins sage que son prédécesseur, le chaman Thrall. Mais après tout, qui suis-je pour prévoir l'avenir ?

Sur ma route, je suis justement tombé sur la taverne de la ville, et comme Dame Jaina n'allait surement pas s'envoler, je me suis dit que goûter les saveurs locales ne serait pas une mauvaise idée après de long voyage sur la mer ! Malheureusement, la ville subvient à ses besoins en grande partie grâce à l'exportation, ainsi n'ai-je pas pu profiter de grandes nouveautés, mais j'ai eu l'agréable surprise de retrouver une saveur bien de chez moi, de l'authentique saké pandaren, cet alcool de riz que je t'avais fait goûter la dernière fois ! J'ai pu fêter cette joyeuse découverte avec quelques marins revenant des Hautes-Terres du Crépuscule, sur l'autre continent, qui avaient grand soif également et qui semblèrent très heureux de partager leurs aventures avec moi autour d'une coupe de saké. J'appris ainsi que dans les Hautes-Terres, les troupes de l'Alliance et de la Horde, chacune par leurs propres méthodes et en se faisant quelques coups bas, avaient réussi à venir à bout une bonne fois pour toute de deux monstres qui infestaient notre monde, en la présence de Cho'Gall, un membre éminent du Marteau du Crépuscule, ainsi que la dragonne noire Sinestra, la compagne du terrible Aile-de-Mort, qu'il avait ranimé pour pondre des œufs de dragons du crépuscule ! Il est rare que je me réjouisse de la mort d'autrui, Rayv, mais en vue des circonstances, je n'ai pu que trinquer avec ces hommes pour fêter la nouvelle. Au final, ce n'est pas ce jour-là que j'ai rencontré la dirigeante de la ville, car j'ai fini ma soirée dans ce lieu fort agréable à discuter des nouvelles du monde avec les autres voyageurs de passage, puis, quand la soirée fut plus avancée, à chanter et danser des ballades humaines dans une ambiance bonne enfant. Au final, vu les bénéfices que ce bon aubergiste a fait sur mes consommations et celles que j'avais encouragé, il m'a offert la nuit dans une chambre sobre mais dont le lit était fort agréable.

Je tiens d'ailleurs à revenir un peu sur ce que je pense de l'hospitalité humaine, car il y en a fort à dire, après tout ce temps passé à parcourir leurs royaumes. De mon point de vue, ce qui fait réellement la force de l'humanité, ce n'est pas ses citadelles, ses flottes maritimes ou son influence au sein de l'Alliance. Non, la véritable puissance qui réside au sein de l'humanité, je pense qu'il s'agit de sa diversité. Je n'ai jamais vu de peuple qui puisse garder sous la même bannière un aussi grand amas de personnalités totalement différentes les unes des autres. Je ne me rappelle pas d'avoir rencontré de peuple intelligent ayant de telles différences au sein de sa population, même s'il est vrai qu'avec l'unification des peuples, les idées commencent à circuler plus rapidement, et les opinions changent en conséquence. Pourtant, il y a toujours un code d'honneur que chaque race semble appliquer plus ou moins assidument, alors que les humains ont tous leur volonté propre pour réaliser ce qu'ils souhaitent. Prenons pas exemple la population orc. Dans sa quasi-totalité, elle va appliquer le code d'honneur guerrier propre à ce peuple, et ne s'y dérogera pas, tout comme les gnomes gardent pour la plupart un esprit assez pragmatique ou les pandarens garde un amour inconsidéré pour la bonne boisson. Mais les humains ont-ils ce genre de principes immuables communs à toute leur espèce ? Je ne crois pas, et je pense que cela peut en parti s'expliquer par le fait que les humains soient l'une des rares races à avoir autant de factions au sein d'elle, parfois prêtes à s'entre-déchirer. Pourtant, peut-être que ce n'est pas moi qui ai raison, Rayv, en ayant pas vu plus loin que mon museau en ce qui concerne les humains, en ne sachant pas définir ce qui fait d'eux des humains, justement ! J'aimerai bien savoir ce que tu penses toi-même de tout cela, si tu as le temps d'y réfléchir un peu à tête reposée. Si tu pouvais aussi demander son avis à ce Rislon, qui est lui-même un humain, je serai curieux de savoir ce qu'il pense de ma théorie. D'un autre côté, je n'ai jamais prétendu détenir la vérité, alors je pense que, comme le disait un sage, il vaut mieux la critique d'un seul que l'assentiment de mille !

Pour en revenir plus précisément à ce que je disais sur l'hospitalité humaine, et bien je dirai que justement, cette diversité des comportements va totalement modifier l'idée qu'on peut se faire d'une taverne humaine. On sait par exemple que les kal'doreï accueillent leurs invités de manière sobre et paisible, leur offrant un repos qu'ils n'auraient sans doute pas eu ailleurs, ou encore que dans une taverne naine, on va passer son temps à boire et à rire et que l'on se réveillera le lendemain sous une table avec une migraine destructrice. Mais qu'en est-il d'une auberge fréquentée par des humains ? Il y a ces petites tavernes de campagne, peu fréquentées à part par des aventuriers et miliciens en pause, où l'ambiance dépend des quelques individus dans la salle, pouvant passer de l'agréable soirée au plus incroyable chaos en quelques instants si deux personnes se sont regardées de travers. Il y a ces tavernes de grandes villes, où l'on se soucie peu des autres tellement il y a de monde, et où on boit, écoute et on s'en va sans prendre garde à apprécier le moment. Il y a aussi des auberges qui vous surprennent agréablement, comme celle de Theramore, où vous tomber sur un alcool auquel vous ne vous attendiez pas et de bons compagnons de beuverie, qui vous font passer des soirées telles qu'on souhaiterait en avoir tous les soirs, et qui vous font réaliser que vivre seul toute sa vie, ce serait d'un mortel ennuie. A l'inverse, il y a aussi ces tavernes dans lesquelles, dès que l'on y rentre, on réalise que l'endroit est mal famé et qu'il faudra sans doute se battre pour regagner la sortie en un seul morceau, où la piquette est ignoble et où vos voisins vous jettent des coups d'œils suspicieux à chaque mouvement un peu brusque. D'ailleurs, si je puis me permettre, Rayv, évite ce genre de taverne, car même un pandaren n'a rien à y faire ! Pour nous autres, voyageurs, il vaut mieux attendre la prochaine ville pour faire une pause dans une auberge plus accueillante, si tu veux mon avis ! Enfin, tout ça pour dire que les humains sont bien différents les uns des autres et que je trouve ça à la fois étrange et admirable !

En tout cas, au matin, j'ai dégusté un bon petit-déjeuner à un prix raisonnable, puis je me suis finalement rendu à la tour des mages où réside celle que je souhaitais rencontrer. Theramore, de bon matin, et bien plus calme qu'en après-midi, semble-t-il, car mis à part quelques charrettes, une patrouille et deux ou trois badauds, je n'ai vu personne dans les rues de la ville que j'ai emprunté. Les pavés de Theramore, doux et lisses, m'ont conduit peu à peu vers le haut d'une colline, en face de l'entrée de la ville, sur laquelle se dressait la fameuse tour, entourée d'un mur d'enceinte. La grandeur du lieu n'avait d'égal que son importance pour l'Alliance dans cette région. Cette tour et celle qui y réside sont les emblèmes de l'Alliance humaine en Kalimdor, une source d'espoir pour les elfes de ne pas voir la Horde faire brûler leurs forêts entièrement, et pour l'Alliance de reprendre le dessus dans cette guerre inutile qui semble de plus en plus inévitable. Construite en pierre blanche, et semblant luire d'une lumière immaculée dans le petit matin, l'imposant bâtiment se trouvait face à moi, sur lequel claquaient les étendards de la ville flottant dans la brise marine. Comme je te disais dans ma précédente missive, je me suis présenté aux gardiens des lieux, leur demandant une audience avec l'archimage. Ceux-ci ont paru d'abord perplexe quant à mon apparence, puis ont fini par aller demander ce qu'elle en pensait à Dame Portvaillant. Que les pandarens soient rares à courir les routes à joué en ma faveur, donc, car elle a accepté de me recevoir. En entrant dans la tour, j'ai vite compris qu'elle était bien plus complexe, vu de l'intérieur. Un véritable dédale de couloirs et d'escaliers s'élevait au dessus de moi, donnant accès à autant de salles dont je ne pouvais que m'interroger sur leur contenu. Ce lieu débordait d'artefacts aussi bien magiques que d'une grande importance culturelle, et je ne compte plus le nombre d'étagères remplies à craquer de livres aux reliures diverses et plus ou moins anciennes que j'ai vu. Cet endroit est un véritable temple à la gloire de la connaissance, moins impressionnant mais dans le même esprit que le Temple du Serpent de Jade, dans la Forêt de Jade, à l'est de ma terre natale de Pandarie.

J'ai été conduit à travers ces corridors sans logique apparente, puis on m'a laissé patienter pendant plusieurs minutes dans une salle richement décorées, dédiée à recevoir les invités, semble-t-il. Je vais t'en faire la description car j'ai réellement été impressionné par les talents du tisserand qui a réalisé les fresques accrochées sur les murs. La salle, de forme ovale, était pavée de motifs géométriques réalisés grâce à des pierres parfaitement lisses de couleurs différentes, dont la perfection m'a laissé croire qu'ils étaient d'origine magique. Au centre de la salle, on pouvait voir se dresser une belle table en bois massive, de la même forme que la salle, entourée de plusieurs fauteuils rembourrés très agréables. Dans un coin de la salle, une cheminée accueillait dans son âtre un feu de bois réchauffant la pièce, et envoyait des ombres danser sur les murs, donnant une petite aura de mystère à la pièce. Il y avait aussi une fenêtre aux vitres de verre, permettant d'apercevoir la mer se jetant sur l'île, ainsi qu'une partie des montagnes séparant les marais d'Âprefange des Tarides, au Nord. Comme je le disais, une grande fresque avait été accrochée au mur, tissée sur une longue teinture. Celle-ci représentait les évènements de la bataille du Mont Hyjal dont on m'avait déjà parlé, qui ont eu lieu à l'issue de la Troisième Guerre. On pouvait y apercevoir les combats héroïques de quelques grandes figures d'Azeroth contre les démons, la lutte contre le Fléau et la chute d'Archimonde soldée par la destruction de Nordrassil, qui comme nous le savons depuis peu, ne s'avéra n'être que temporaire. La qualité de l'œuvre était telle que je me suis assis dans l'un des fauteuils pour l'observer et que je n'ai pas vu passer l'attente, si bien que lorsque la porte s'ouvrit, j'ai d'abord cru que c'était le domestique qui venait me prévenir d'une chose qu'il n'avait pas pensé à me dire auparavant. Pas de domestique, mais une humaine dans la fleur de l'âge, vêtu d'une robe d'arcaniste et dotée d'une longue chevelure blonde encadrant son visage aux yeux bleus. Sa petite taille ne gâchait en rien l'impression de puissance et de contrôle qui émanait de cette personne, mais pas une puissance effrayante ou intimidante, mais plutôt une de celles qui vous font respecter ces personnes alors même qu'elles n'ont rien fait de particulier.

Je me suis relevé pour la saluer de manière respectable, et la dirigeante de Theramore en a fait de même, à la manière des humains. Elle semblait apprécier ma présence, me souriant amicalement, les yeux pétillants de curiosité. Après les présentations et les formules de politesse, elle m'a proposé de m'asseoir et de prendre quelques rafraichissements. J'ai bien évidemment accepté, et c'est avec un alcool assez doux et raffiné que nous avons commencé à discuter autour de la table. Cette entrevue n'étant qu'une visite de courtoisie, nous avons passé la majeur partie de ce moment à nous poser mutuellement des questions et à y répondre, de façon fort sympathique. En effet, Dame Portvaillant à le talent de mettre les gens à l'aise, si bien que nous nous sommes vite mis à parler comme de vieux amis autour d'un verre, et les heures ont défilées rapidement. Je lui ai appris pas mal de chose concernant la culture pandaren et la voie des moines, de manière générale, et en contrepartie, elle a répondu à certaines de mes questions quant à ce qui se passe en Azeroth ces dernières années. Ses nouvelles m'ont d'ailleurs donné envie de découvrir Uldum, et c'est donc là-bas que je compte me rendre par la suite. Elle m'a expliquait qu'il s'agissait d'un antique royaume créé par les créateurs de notre monde, dont l'exploration n'a été rendue possible que depuis le cataclysme, et dont les autochtones sont très étranges. Il y a fort à parier pour que je trouve là-bas de nombreuses choses intéressantes, comme quelques chansons exotiques, un alcool inconnu ou de bonnes histoires à raconter. Cette perspective en elle-même me rempli de joie ! Dame Portvaillant m'a conseillé d'éviter les Tarides pour poursuivre ma route, car comme je m'en doutais, celles-ci sont ravagées par la guerre. Elle m'a expliqué qu'au sud du Marécage, on trouvait une ville gobeline à partir de laquelle il est possible d'atteindre directement les Mille Pointes. Elle m'a au passage mis en garde sur les dangereux dragons noirs, engeance au service de la défunte Onyxia, qui salissent encore ces lieux de leur présence. Je lui ai promis de prendre garde à ne pas les chercher de trop près, puis après l'avoir salué et encouragé dans sa volonté de paix et félicité sur la qualité des tavernes de sa ville, j'ai pris congé.

Theramore aura décidément été une ville agréable, dont l'architecture et aussi belle que le cœur de ses habitants, et je prendrai beaucoup de plaisir à y repasser un de ces jours. A l'heure où je t'écris ces mots, je suis de retour à la taverne, où j'attends que les réserves que j'ai acheté soient prêtes, avant de me lancer sur la route. Si tout se passe bien, la prochaine lettre que tu recevras de moi se trouvera en sécurité à Gadgetzan, une bourgade de gobelins au Nord de Tanaris. Tu auras sans doute à pas mal voyager pour aller la récupérer, mais au moins, nous aurons de bonnes histoires à partager lors de nos retrouvailles, Rayv ! Sache que j'ai laissé pour toi du saké pandaren réservé à l'auberge de Theramore, pour que tu puisses en goûter et le faire partager à tes amis. Si jamais tu es rentré lorsque tu lis ces mots, pas de soucis, il te suffira de venir le récupérer quand tu partiras chercher ma lettre de Tanaris ! Dans tous les cas, je te souhaite plein de bonheur et de réussite dans ce que tu entreprendras par la suite.
Affectueusement.

Yasuhiro Brise-Paisible
Les Lettres de Yasu' 657480Sceaupandaren

P.S. : Comme un petit sac peut contenir un grand chapeau, comme une corde trop courte n'atteint pas le fond du puits, toute chose porte en elle sa propre limite.
Cleyam
Cleyam


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Message  Cleyam Dim 06 Nov 2011, 12:08

Chère Rayv,

J'ai fait tout mon possible afin de pouvoir te répondre dans les plus brefs délais, car ce que tu m'apprends dans ta dernière lettre est tout bonnement incroyable, et encore maintenant, après l'avoir relue à de maintes reprises, j'ai encore du mal à réaliser ce qui s'est passé de l'autre côté d'Azeroth. Normalement, lorsque tu récupéreras cette lettre, elle se trouvait à Gadgetzan, comme je t'avais prévenu, et cela dès que tu auras reçu le signal. J'ai quant à moi reçu ton message alors que j'étais sur un drôle d'engin flottant peuplé de gobelins et de gnomes, des mains d'un coursier sur griffon payé pour cela. Je te raconterai plus tard ce qui m'est arrivé et comment j'en suis venu à me retrouver sur ce bateau ( si on peut appeler ça comme ça ). Pour commencer, sache que je souhaite mes condoléances les plus profondes et les plus sincères au peuple de Grand-Hammot ( ou Sombre-Comté, comme les humains se plaisent à présent à l'appeler ). Je sais que la mort d'un proche est quelque chose de difficile à surmonter, et je ne peux qu'imaginer l'horreur que rajoute à ce drame la façon dont ces pauvres innocents sont décédés, mais s'il m'était possible de me trouver à vos côtés dès à présent, je mettrai toute ma force et ma volonté pour leur apporter le repos. Et je parle bien de repos, car la vengeance n'est pas une chose louable, et elle ne s'applique de toute manière pas à ces créatures que vous avez affronté. Celles-ci sont des pantins tourmentés par quelqu'un dans l'ombre, et en les tuant, vous ne faites que les libérer de ce mal qui les ronge et les emplis de noirceur. Un sage de Pandarie a dit un jour : Si quelqu'un t'a fait du mal, ne cherche pas à te venger. Va t'asseoir au bord de la rivière et bientôt tu verras passer son cadavre. Ce que je veux dire, c'est qu'il ne faut pas que toi et tes proches fonciez tête baissée pour perdre la vie bêtement face à vos adversaires. C'est en agissant avec calme et minutie que vous parviendrez, à terme, à voir vos adversaires payer pour le mal qu'ils ont fait. Personne en ce monde ne peut agir sans finir par récolter le fruit de ses actes. Cela justifie, à mon sens, le conseil qui nous est donné par les anciens, nous incitant à toujours réfléchir avant d'agir. Il ne faut surtout pas que l'on ait à regretter nos actions un jour, sinon quoi nous vivrions dans la crainte que cela ne nous fasse défaut à l'avenir. Mais passons...

Tu évoquais un chevalier de la mort en des termes peu élogieux dans ta lettre. Je ne considère pas leur existence comme normale, mais disons que j'essaie de comprendre ce qu'ils subissent dans leurs conditions d'existence. Ces êtres ont été arrachés aux leurs et ont été déformés dans leur nature propre pour devenir des monstres pendant quelques années horribles. Lorsqu'ils ont été libérés du joug de leur sombre maître, ils se sont retrouvé sans la moindre raison d'être. Car lorsque que les runiques servaient le Fléau, ils existaient pour servir leur roi, lorsqu'ils s'en sont libéré, ils vivaient pour le détruire... mais maintenant ? Qu'est-ce qui justifie leur simple présence sur ce monde ? Je pense qu'eux-même ne le savent pas, et c'est cela qui a mes yeux, les rend si antipathiques avec les autres. Dans un sens, ils doivent nous jalouser pour la chance que nous avons d'être en vie, alors que nous ne nous en rendons pas toujours compte de ce que cela signifie, vis-à-vis d'eux. Ils n'ont pas leur place dans le monde, et la plupart d'entre eux le savent très bien. La théorie selon laquelle ces êtres n'ont pas la moindre émotion est selon moi fausse, dans le sens où ils semblent tout de même garder des bribes de caractère, que ce soit colérique, rancunier, voir parfois triste. D'un autre côté, est-ce l'effacement d'une bonne partie de ces sentiments qui leur permet de rester de ce monde ? Peut-être que si un chevalier de la mort considérait son existence tel que nous la voyons, il mettrait fin à ce qui lui sert de vie, pour abréger l'horreur de son être. En tout cas, ne prends pas trop au sérieux ce que celui-là a dit sur ta prétendue lâcheté. Aux vues de ce que tu m'as raconté, tu as fait preuve de bien plus de courage que bien des hommes, quelque soit l'époque dont on parle. Tu as sans doute sauvé pas mal de vies durant ces combats, et tu sais aussi bien que moi que garder quelqu'un en vie est bien plus admirable que d'ôter celle de quelqu'un. Je n'encourage et n'encouragerai jamais la guerre, mais il me semble que dans ce cas de figure, ce serait faire preuve d'aveuglement de ne pas agir, ne serait-ce que pour sauver les vies de ceux qui n'ont pas souhaité ces combats. Ce que tu as fait pour intimider les monstres à Grand-Hammot est admirable, et je ne peux que te féliciter pour ton dévouement dans la sauvegarde des innocents.

En ce qui concerne ces anciens veilleurs, dont tu m'as parlé, je veux bien essayer de t'en donner ma vision, si cela t'intéresse. Commençons par le dénommé Tristan. Tu m'en parle comme quelqu'un d'assez autoritaire et de pas forcément très amical. Je te dirai à son sujet ce que l'on m'a déjà dit par le passé, lorsque je m'étonnais de l'aspect austère de certains dirigeants : Quand mille personnes prennent la route, il en faut une pour prendre la tête. Cette personne, dans le cas présent, est ce Van Helsing. Sa responsabilité est de mener à bien la mission que vous vous êtes fixés, et pour cela, sa vaillance doit déjà être incroyable, vu l'ampleur de la tache. De plus, ce sont vos vies qu'il a sur ses épaules, et je pense que quoi qu'il en dise, perdre un membre de votre groupe le culpabiliserait beaucoup. Essaie de ne pas lui en vouloir si ses paroles peuvent être un peu durs, car je pense qu'il ne fait pas forcément attention à cela, au vu de tout ce qu'il doit gérer. Évoquons maintenant ce dénommé Lokmir. Tu en parles comme quelqu'un de bourru, et qui a une foi inébranlable en la Lumière, et un caractère bien trempé qui le pousse à ne pas toujours faire attention à ce que cela peut faire ressentir aux autres. Hélas, on dit bien que déplacer un fleuve est plus simple que de changer de caractère, et donc il te faudra sans doute faire avec ses manières. D'un autre côté, être forcé de côtoyer des gens qui sont irritants force l'esprit à s'endurcir, et cela ne peut que t'être bénéfique. Et puis, je suis sur qu'il n'est pas si terrible que cela, ce vétéran paladin ! Passons à celui que tu appelles Samuel : je suis étonné que quelqu'un qui lui soit assez inconnu puisse se lier d'amitié avec Pandhor. Même à toi, il a fallu du temps avant qu'il accepte de t'accompagner. Cet homme ne s'en rend peut-être pas compte, mais il est très chanceux,car il s'est fait un allié, et pas des moindres. Pour ce qui est de ses sauts d'humeur vis-à-vis de ses supérieurs, à lui et à d'autres, sache que l'on peut être sage toute sa vie et stupide pendant un instant, et cela s'applique à n'importe qui, sans distinction. L'orgueil est néanmoins une erreur qu'il vaut mieux éviter si on ne veut pas que cela nous retombe dessus, et je crois que lorsque votre meneur vous demande d'oublier votre fierté personnelle au profit du groupe, il fait preuve de beaucoup de discernement. Il y a beaucoup d'autres personnes à tes côtés, et il y a beaucoup à en dire, mais cela me prendrait des heures pour essayer de les dépeindre, et ne les connaissant pas, mon jugement serait sans doute faux et erroné.

J'aimerai maintenant revenir sur ton périple jusqu'à Stromgarde. Pour autant que tu m'en as dit, ton départ de Hurlevent s'est un peu fait dans la hâte, et tu n'as peut-être pas réellement eu le temps d'y réfléchir avant d'agir, comme je t'en parlais auparavant. J'espère que tu ne regrettes pas ton choix, mais de toute façon, comme je te le dis souvent, un voyage de mille lieues commence toujours par un premier pas. Vous avez été chanceux de réussir à traverser les Steppes Ardentes, le Mont Rochenoire et la Gorge des Vents Brûlants sans pertes, car cet ensemble de régions arides des Royaumes de l'Est, accompagné des Terres Ingrates, est particulièrement dangereux. J'ai été amusé d'apprendre que tu avais séjourné à Thelsamar dans la même auberge que moi-même il y a quelques semaines, et que tu te sois autant amusé que moi. Il semblerait, d'après ce que tu m'en dis, qu'il y ait eu des tensions à cause d'un débat sur la religion, parmi les humains que tu accompagnes. Hélas, j'en ai déjà vu souvent, et je crains que l'espèce humaine, de par sa diversité, comme je te l'expliquai dans ma précédente missive, soit amenée à souvent entrer en conflit pour faire respecter leurs idées. Ce n'est pas très sage de s'embrouiller avec ses propres compagnons de route, mais j'ai bien peur que tu doives faire avec. Le plus sage à faire, dans ta situation, est de rester en retrait vis-à-vis de ce conflit, et c'est ce que tu fais déjà, donc toutes mes félicitations. Au sujet de votre seconde partie de voyage, je suis assez surpris que tu es pris tant de risques au sujet de cet épisode avec les alligators. Je suppose que tu as fait cela dans une volonté de bien faire, mais c'était très inconscient de ta part, et je te conjure de ne pas reprendre ce genre d'initiatives, sinon quoi il est peu probable que l'on se voit de nouveau vivants. Le plus important étant que tu sois encore vivante, je ne m'attarderai pas sur cet événement, d'autant que te faire des reproches outre mesure ne serait pas te rentre service. Pour terminer avec ton voyage, je suis étonné que vous vous soyez frotté à des nains lutteurs, surtout s'ils étaient imbibés d'alcool, car ils sont assez violents et dangereux, armés ou pas. Si d'aventure vous en croisez à nouveau, vous feriez mieux de passer votre chemin, si vous ne voulez pas vous attirer trop de problèmes. D'autant que pour une simple hache, ce n'est tout de même pas très raisonnable !

J'ai également appris que tes amis étaient recherchés par les autorités du Royaume de Hurlevent. C'est pour le moins déplorable, d'autant que ces gens n'ont sans doute pas toutes les cartes en main pour pouvoir les juger, mais il s'est souvent vu que des actions soient accomplies sans réel fondement et que des choses horribles soient commises en étant basées sur des préjugés que quelques informations supplémentaires auraient pu éviter. Même si l'avis de recherche de ces gardes ne te concerne pas directement, je t'enjoins toutefois à prendre garde à tes arrières, car il est possible qu'ils essaient de t'en prendre à toi. Encore une fois, si je peux regretter que tu te mettes en danger, je ne peux pas t'en vouloir, car ce sont tes compagnons de route et qu'il est compréhensible de ne pas vouloir en être séparé et de vouloir leur venir en aide, surtout après les monstruosités qu'ont commis ceux qu'ils essaient de stopper. Espérons aussi que tes amis sauront surveiller tes arrières comme tu devrais surveiller les leurs, car on dit bien que même si on a la vue perçante, on ne se voit jamais de dos ! Ton aventure est à présent pleine de dangers, Rayv, et cela ne me fait pas regretter d'avoir demandé à Pandhor de t'accompagner. Comme tu le découvriras, ou l'aura déjà découvert lorsque tu recevras cette lettre, il s'agit d'un combattant puissant, et il pourra te protéger contre bien des dangers. Mais son aide ne te donne pas le droit de devenir imprudente, alors reste vigilante, je te le demande. Encore une fois, je ne te demande pas d'abandonner, sache-le : quand tu avances, tu meurs ! Quand tu recules, tu meurs ! Alors pourquoi reculer ? Cette citation un peu pessimiste signifie que tu dois aller de l'avant, mais cela ne veut pas dire que tu ne dois pas être prudente ! Je sais bien que j'ai tendance à parsemer ce genre de petites maximes dans mes lettres, et que le temps que je mets à y songer rallonge beaucoup le temps que je mets à te répondre, mais ce qu'on m'a toujours enseigné en premier lieu, Rayv, c'est qu'oublier ses ancêtres et leur sagesse, c'est être comme une rivière sans source ou un arbre sans racines. Je pense qu'on ne peut pas aller de l'avant si on ne sait pas d'où on vient, et c'est ainsi que j'entends avancer dans la vie, en connaissant la sagesse de mes aïeux et en te la partageant. Alors je te demande de ne pas me blâmer et d'essayer de réfléchir à ce que j'essaie de t'enseigner dans mes mots, en espérant que cela te sera utile.

Je pense que j'ai fait une parenthèse suffisamment longue sur ton périple, et qu'il est plus que temps à présent que je te raconte le mien. Je t'avais quitté dans la ville de Theramore, où après une entrevue fort plaisante avec l'Archimage Portvaillant, j'avais décidé de m'élancer plus au Sud pour découvrir Uldum. Avant mon départ, je me suis renseigné plus avant auprès d'un archéologue nain de passage en ville, lui aussi, qui me donne pas mal d'informations sur ce que je trouverai sur place. La région d'Uldum est, semble-t-il, un grand désert parsemé d'oasis et de ville-temples peuplées par un peuple d'hommes-félins nommés les Tol'vir. C'est une espèce créée à l'origine par les faiseurs eux-même pour protéger cette région du monde de la corruption, car elle contient de nombreux héritages des titans. La région a été dévoilée par le cataclysme provoqué par le Destructeur, et depuis, aventuriers, pilleurs de tombes et autres voyageurs y affluent, ne revenant que rarement en vie. Même si la description ne donne pas franchement envie, mon cœur me pousse à me jeter corps et âme dans cette aventure, car il y aura sans doute beaucoup à en retirer, autant sur le plan moral que sur celui des nouvelles bières à découvrir ! Et bien oui, j'estime qu'après des millénaires d'isolement, ces tol'vir ont bien du créer quelques spécialités locales qui sauront satisfaire mon palais, ce n'est pas trop en demander ! Dans tous les cas, j'ai décidé de refaire des réserves de saké pandaren auprès de l'aubergiste pour être fin prêt pour ce long voyage. J'ai fini par quitter la ville avec un gros tonneau sous le bras, un peu à la manière des moines Maître-Brasseurs, ces spécialistes en ce qui concerne la protection d'autrui face aux ennemis. Avant mon départ, j'aurai aussi fait quelques provisions de nourriture pour tenir jusqu'à cette ville gobeline, au sud du marais. Lors de mon départ, le temps semblait favorable à la pluie, mais mon périple à travers le marécage ne fut pas mis à mal par les intempéries, mais plutôt par la température et les moustiques. En bon marais qui se respecte, celui d'Âprefange possède une atmosphère très lourde, rendant la respiration facilement haletante, et a tout un catalogue d'irritants insectes, qu'ils soient moustiques ou autres, dont la seule raison de vivre semble de vouloir me dévorer vivant. Heureusement, ma fourrure m'a relativement bien protégé d'eux, mais je comprends difficilement comment les patrouilleurs de Theramore peuvent supporter cela au quotidien.

Cette région n'a rien de bien attirant, je dois dire. Mis à part les herbes médicinales que l'on doit pouvoir trouver à foison en fouillant la région, je ne pense pas que l'on puisse trouver quoi que ce soit de bien intéressant dans cette eau croupie à part les ennuis. Je suis un pandaren qui aime l'aventure, mais pas tant que ça s'attirer des ennuis dans le moindre intérêt, ainsi suis-je resté sur la route sans trop me poser de questions, pour éviter de mouiller inutilement mes pattes dans ces marres troubles ou de me faire dévorer un bras par un reptile affamé. Le voyage ne fut pas trop ennuyeux, car je 'lai fait passer plus rapidement avec quelques coupelles de saké et deux ou trois bonnes chansons pour me donner un bon rythme de marche. Autour de moi, maints troncs d'arbre emmêlés les uns aux autres par des branches à l'aspect torturé, des fougères cachant la faune locale à mon regard. Même le ciel était invisible sous le toit que formait les feuilles au dessus de ma tête, tandis que je progressais dans le silence pesant que seul le bourdonnement des insectes se permettait de perturber. C'est une partie de mon voyage qui n'est pas très intéressante, mais qui aura eu au moins le mérite de me permettre de réfléchir à ce qui me passait par l'esprit. Quand on y pense, ce genre de moment, dans la vie d'un voyageur, où il ne se passe absolument rien de bien intéressant, c'est une chose plutôt rare, et je pars du principe qu'il faut savoir apprécier ces moments pour se reposer l'esprit et pouvoir réfléchir à des choses plus légères, sans se soucier de préoccupations importantes. Je me suis surpris à fredonner un petit air enjoué de ma propre invention, sorti spontanément de ma bouche, et je me demande ce que cela pourrait donner pour une chanson. Aurais-je assez de tact et de poésie dans ma façon de m'exprimer pour pouvoir écrire des vers par moi-même ? Je ne saurai pas vraiment le dire, je n'ai pas la vanité de me prétendre artiste. Déjà que je chante faux, il ne manquerait plus que j'écrive des chansons de mauvais goût ! C'est sur ces interrogations existentielles et sur une bonne rasade de saké que j'ai alors aperçu les premiers signes de technologie gobeline, modifiant le territoire du tout au tout, dans un premier temps avec des lampes fonctionnant avec de l'électricité, pour ce que j'en ai compris, puis par des guirlandes et des enseignes lumineuses indiquant la direction de la ville des gobelins. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on a déjà vu moins tape-à-l'oeil.

Je ne m'attarderai pas trop sur mon étape à Bourbe-à-Brac, le nom de ce village, si je me souviens bien, car je n'y suis pas resté bien longtemps, ayant trop hâte de quitter ce marais, et n'ayant pas eu besoin de racheter trop de ressources. A dire vrai, le coin n'a rien de bien accueillant, ces pauvres gens luttant sans relâche contre toutes les créatures hantant le marais n'ayant pas vraiment le temps de s'amuser. Je me suis juste fait indiquer le chemin, contre 2 pièces d'argent, par un gobelin chargé de surveiller les montures volantes à l'extérieur de la palissade qui entoure des maisons, et j'ai repris ma route. Rapidement devant moins, l'herbe aux couleurs maladives a été remplacée par un sol rocailleux de couleur jaunâtre, tandis que le sentier que j'empruntai commençait à grimper vers les hauteurs d'une chaine montagneuse de taille modeste formant la limite naturelle entre le Marécage d'Âprefange et les Mille Points, d'après ce que m'en avait dit Dame Portvaillant. L'ascension, même si elle ne fut pas de tout repos, ne me fut pas désagréable, m'amusant de temps à autre à regarder en contrebas pour essayer d'apercevoir un peu mieux la route que j'avais parcouru à pied pour parvenir jusque là. Je ne pus même pas apercevoir Theramore au loin, à cause de la brume, et les arbres cachèrent fort bien les routes que j'avais pu emprunté, et je me suis dit qu'au final, il devait être facile de se perdre dans ces lieux, et encore plus simple de ne jamais revenir ! Gloussant, me rappelant des maintes fois où j'ai bien pu me perdre de manière stupide pendant mes voyages, je me suis enfilé un autre verre de saké puis j'ai repris la montée, me promettant un peu de répit une fois arrivé au sommet. Après quelques temps, je m'y suis enfin trouvé, pouvant apercevoir les Mille Pointes, et plus particulièrement la zone des Salines. Elle n'en avait plus que le nom, car l'ancien désert de sel était à présent une sorte de grosse mer intérieur, relié à l'océan par une fissure titanesque dans les montagnes, à l'est. D'un certain point de vue, l'endroit était magnifique, mais je savais bien que cette catastrophe avait causé la mort de beaucoup de gens, ainsi ai-je un peu prié pour leur repos, quoi que cela ait pu vouloir dire pour eux de leur vivant. Le soleil commençant à décliner, je me suis décidé à continuer ma route, dans l'espoir de trouver un endroit habité avant que la nuit tombe, dévalant une pente douce jusqu'à ce qui semblait être des tentes...

L'aspect rustique des abris me laissait supposer que j'allais croiser une tribu de centaure ou de Quilboars, ces hommes-cochons peuplant le sud des Tarides. Il s'agissait bien de centaures, mais plus précisément de leurs dépouilles. Les créatures semblaient mortes depuis un certain temps, et les seules signes de mouvement que j'ai constaté dans les environs, étaient ceux de machines pompant du pétrole dans les flaques un peu partout autour de moi. Intrigué, j'ai préféré ne pas s'y toucher, et j'ai poursuivi ma route jusqu'à la côte. Agréable surprise, j'y ai trouvé deux gnomes, en train de charger un bateau avec des barils de pétrole. Je les ai abordé en me présentant comme un voyageur pacifique et je leur ai expliqué que je cherchais un refuge pour la nuit. Enthousiastes, les deux petits êtres m'ont proposé de les accompagner jusqu'à une péniche géante qu'ils partageaient avec des gobelins. Un peu intrigué que des gnomes et des gobelins cohabitent, je n'en ai pas moins accepté l'offre, et suit monté à bord de ce petit bateau, assis sur un baril de pétrole. Histoire de profiter du voyage, j'ai sorti un petit tonnelet de bière d'une sacoche et j'en ai proposé à mes nouveaux compagnons, qui acceptèrent à leur tour avec joie de le partager avec moi. Je ne leur ai pas proposé de saké pandaren, car je ne sais pas si tu le sais déjà, mais c'est pour le moins une boisson qu'une race autre que celle des pandarens a du mal à supporter. Dans une bonne ambiance et en chanson, nous nous sommes approchés dans cette fin de journée ensoleillée de ce qui m'a paru d'abord être une simple ville, avant que je ne me rende compte qu'à cause de l'eau, il s'agissait bien là d'une espèce d'énorme bateau ! Il pour le moins bluffant de voir les prouesses technologiques dont sont capables ces gens, et je t'encourage vivement à venir un jour visiter cet endroit. Je te raconterai la prochaine fois ce qui m'est arrivé ensuite et comment je suis arrivé jusqu'à Gadgetzan, car actuellement, la caravane que je vais prendre pour aller jusqu'en Uldum est en train de partir. Je me débrouillerai pour que ma prochaine lettre parvienne elle aussi à Gadgetzan pour que tu ne sois pas obligée de partir trop loin la chercher, et en attendant ta propre lettre, je te souhaite de rester en bonne santé et de faire ce qui te paraît juste. Affectueusement.

Yasuhiro Brise-paisible
Les Lettres de Yasu' 657480Sceaupandaren

P.S. : Les vérités qu'on aime le moins à apprendre sont celles qu'on a le plus d'intérêt à savoir.
Cleyam
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