Tout se paye

Les rires se faisaient entendre depuis quelques temps par dela les murs du Manoir, riche demeure de feu son mari.
La vie reprenait ses droits. Les heures sombres étaient derriere et le nouveau maître des lieux veilleraient à cette plénitude retrouvée.
La prêtresse était sure de son choix. Les retrouvailles avec la petite Sylliane avaient ete houleuses.  Sysy n'etait pas une enfant facile et la disparition de son père , le fils de l'inquisiteur Cet, Blichtein n'avait pas arrangé les choses. Elle espérait lui donner l'amour, la tendresse qui lui manquaient tant.  Heureusement que les enfants savent au fond de leur coeur si on leur ment ou pas

La nouvelle Consule, celle dont elle avait cru en l'amitié lui avait mis le trouble dans sa petite tête. .  Myst soupconnait également Cymbeline de ne pas être innoncente. L'amitié entre la prêtresse et la guerrière semblait faire partie du passé.  Cette dernièe ne ratait pas une occasion pour la rabaisser plus bas que terre.
Certe, elle venait d'être reniée par ses pairs. Certe, elle venait d'être condamnée.. mais quiconque avait un peu de jugeotte devait bien savoir le travail fourni dans l'ombre.  Après tout, le primat s'en sortait sans aucune peine.. quand Anakor, il ne resterai pas longtemps en prison.

Allongée dans l'herbe, prenant le soleil printannier, elle sourit en voyant la petite rire aux éclats, son diable de démoniste si sévère et si tendre etait en train de la chatouiller à tout va.  Un peu nostalgique, elle pensait à sa propre fille Arcania.. il lui tardait de l'entendre rire mais la crainte de sanction était plus forte que son amour de mère.  La tentation de la serrer dans ses bras était forte mais comment reagirait-elle face à la dureté des deux seigneurs. Elle risquait de perdre son sang froid.  Elle défendrait sa chair et son sang. Elle ne pouvait laisser les ombres la dominer comme elle l'avait fait par le passé.  Fils de Quel'thalas et Ours noirs devaient rester ses preocupations premieres. Kaltezar n'avait jamais cru en son revirement mais qu'importe, elle en savait assez pour agir. Quand aux ours... Ragdar finira au sommet des portes de Hurlevent.. nul n'accusent Mortelle Onction sans en payer le prix. Elle avait eu toutes peines du monde de contenir ses ombres face à lui au procès. Jamais elle n'oublierai.
Le temps viendra où elle retrouvera l'estime des siens.

La petite ne cessait de lui sauter dessus, riant aux éclats et criant d'enthousiasme de toute la puissance suraiguë de ses petites cordes vocales, mais le démoniste était préoccupé et contemplait sa compagne à travers les jeux et les chahuts. Quand le petit copain vint réclamer la compagnie de la diablesse essoufflée et que la prêtresse eut donné son autorisation pour qu'ils jouent un peu plus loin, il s'assit auprès d'elle, toujours aussi méditative.

- "Tu l'aimes cette guilde n'est-ce pas ?"
- "Oui."

Elle avait baissé les yeux à ce mot, et cette réaction lui faisait mal à voir.

- "Tu as assez souffert. Ca suffit maintenant. Tout doit avoir une fin."
- "Je sais oui."
- "Alors si vraiment tu l'aimes, bas toi."

Redressant son regard, elle le laissa courir sur la ligne d'arbres qui bordaient le champ en contrebas. Les enfants jouaient autour d'un terrier, sans doute pour essayer d'en déloger l'habitant qui, probablement, avait emprunté une autre issue depuis longtemps. Un peu plus loin encore les servantes rassemblaient les reliefs du repas champêtre. Il faisait beau, un peu frais sans doute quand un nuage voilait le soleil, mais l'après-midi s'annonçait agréable.

- "Je vais demander à Arkaos une réhabilitation. Je ne supporte plus d'être tenue à l'écart des miens. Je vois bien la réaction de Merika quand j'arrive. Elle se montre froide et cassante, une vraie pimbêche méprisante et irrespectueuse. Je l'ai trop laissée faire je crois."
- "En as-tu vraiment besoin ?"

Une fois de plus elle réfléchit avant de se tourner vers lui avec l'ébauche d'un sourire au coin des lèvres.

- "Toi alors..."
- "Moi ?" répondit-il avec un sourire complice.
- "L'art de me pousser dans mes conclusions... tu m'agaces !"

Ses yeux brillèrent plus généreusement, et elle lui colla un baiser qui lui arracha un éclat de rire.
"Non, sans doute pas. J'ai purgé ma peine désormais. Le Primat n'aime pas les pleurnicheuses. Il est temps que je reprenne un peu les choses en main à ma façon."