Compte-rendu du Concile de la Lumière.

Le compte rendu est trouvable dans la boite aux lettres de tous les ordres présents, ainsi qu'en plusieurs endroits de la Cathédrale de la Lumière.

En ce 5eme jour du 4eme mois de l'an de grâce 29, s'est tenu au sein même de la Cathédrale de la Lumière, un Concile réunissant les principaux Ordres Combattants de la Lumière.

Étaient présent : _ L'Ordre des Hospitaliers.
_ La Lumière Aveugle.
_ La Mortelle Onction.
_ La Rédemption de Lordaeron.
_ Purification.
_ Le Duc Tarpalantir D'Usakar.
_ Le Clergé de Hurlevent.
_ La Maison Dalanor.
_ La Pax Légatum.
_ Des représentants de la Croisade D'Argent.
_ La Garde de Hurlevent.
_ La Chancellerie.

A l'issue de ce Concile, 2 décisions ont été prises :

_La première concerne le groupuscule se revendiquant de la Croisade Écarlate, Œil Écarlate.
D'un commun accord, le bannissement de celui-ci a été prononcé et sa traque, ainsi que la mise à mort de ses membres, débute ce jour. Nous enjoignons la Garde à prendre acte de ces décisions et à nous laisser champ libre dans l'application de la Justice.

_La deuxième décision prise concerne un front commun de la quasi-totalité des ordres présents en Zul Drak'.
Exception : Purification, pour attente d'autorisations de leurs supérieurs, La Maison Dalanor et Le Clergé de Hurlevent, partis avant la composition de L'État-Major et apparemment pas plus motivés que cela dans la lutte contre le Fléau.

L'Etat-Major sera composé de :
_Seigneur Ralek pour la Lumière Aveugle.
_Dame Shelyak et le Général Quadjaar pour la Mortelle Onction.
_Commandeurs Nâel Carrard et Rëquiem Sinthallon pour l'Ordre des Hospitaliers.
_les sénéchaux Idrid et Fanélia Cathules de Lordaeron pour la Rédemption de Lordaeron.

De plus il a été suggéré d'intégrer des Ordres de la Horde à l'assaut prochain afin de clore au plus vite la guerre contre le Traitre.
Des informations sur l'assaut en lui-même seront communiquées ultérieurement.

Que la Lumière vous garde.

Chevalier-champion Mérové Carrard.
Champion de l'Ordre des Hospitaliers.

Friménia lit une des affiches dans la cathédrale.

Était-ce vraiment un concile ? Cela ressemble plutôt à un conseil de guerre, leur affaire… Ils n’ont rien décidé sur l’agencement des Ordres Lumineux alors. Pourtant, je croyais que c’était le but initial.

Continue à lire.

Oh les abrutis… Sort une potion de sa poche et applique le contenu délicatement sur l’affiche qu’elle lit, au cœur de la cathédrale. Lentement, la phrase « De plus il a été suggéré d'intégrer des Ordres de la Horde à l'assaut prochain afin de clore au plus vite la guerre contre le Traitre. » s’efface. En même temps, Friménia grommèle. Mais quelle bande d’imbécile. Sur le principe, je suis d’accord, mais afficher ça dans la cathédrale, au cœur même de la capitale du Roi qui a relancer la Guerre. Ils vont se faire massacrer…

Friménia se met en quête d’autres affiches en espérant les avoir toutes « corriger » avant que quelqu’un ne le rapporte au Roi.

Le vieux Hialmar été vraiment tres furieux des conclusions de ce Concile qui au final ne s'occupait en rien des affaires de l'Eglise mais plutot de la guerre dans le nord.

" Des chevaliers de la mort parler dans un Saint Concile ! quelle honte ! Ils n'ont pas leur mot a dire sur les choses de la Lumiere ! "

Il avait encore en main l'affiche de l'ancien Concile de Nortshire.
" Rien de ce qui a ete presenté la n'a ete tenu ! La Guerre, la Guerre, la Guerre ! Et en plus, la Guerre allié avec la Horde ! Trahison !
Discuter de Lumiere avec des croyants de Quel Thalas aurait ete fructueux, eux, brebis égarées ! Mais porter les armes avec des vermines Orcs !

tous le monde s'indignait que ce soit le defunt commandant de la Garde qui preside ce Concile ! he bien, ceux qui l'ont tué ont tué avec lui l'esprit de ce Concile !"

Il sortit furibond de la Cathedrale, pestant.

Herümor pose le compte rendu sur la table, et se retourne vers la Conseillere Anuata Shadowmane pour lui déclarer d'une voix posée

-" Incroyable... Travaillez main dans la main avec la Horde ..? Ces vermines sont nos ennemis et ne se genent pas pour entraver la présence de l'Alliance en Norfendre. Bien avant que notre bon roi est déclarée la guerre ouverte, la flotte réprouvé envoyait une partie de la notre part le fond sur les côtés orientales du continent nordique.. Ah.

Le quel'dorei marque une courte pause en secouant un peu la tête.

Comment croire que ces crétins ont mis le pied à la Couronne de glace où tout le monde sait que la Horde fait bande a part, et attaque tous nos éclaireurs les approchant..? Ces ordres croient formés une diplomatie outrepassant l'autorité du Roi et du chef de la Horde ? Cela frolle la démence."

Le Conseiller du Comte Takeo croisa les bras dans un soupir, l'anachorète Shadowmane n'avait pas encore eu le temps de lui conter les conclusions qu'elle avait tiré de ce concile, et il était impatient de connaitre son avis sur la question.

La druidesse lisait le compte-rendu, un sourire aux lèvres. Sa servante entra pour prendre le linge...

2 tenues ?!

Oui... le Général nous a appelés aux armes au milieu de la réunion donc je n'allais pas revenir avec une robe frippée et tachée de sang.

Oohhh... il y a des urgences des fois... Sinon ça a donné quoi ?

Rien de bien passionnant. L'ordre du jour n'était pas clair et les chiens avaient préparé de quoi causer... l'oeil écarlate... Tsion dirigera l'enquête si j'ai bien suivi.

Ces hommes se sont octroyés le droit de vie et de mort sur cette guilde ? Et ils se permettent de nous donner des leçons ?

En effet. Ce sont bien les mêmes. La druidesse explosa de rire. L'ironie était succulente.

Et nous allons participer à la traque ? Ou tu t'es opposée à cela ?

Bien sur que non. Inutile de perdre du temps avec de telles inepties. Nous avons bien assez à faire par ailleurs. Et non je n'ai rien dit, j'étais là en observatrice puisque je ne savais pas à quoi m'attendre... et que cela devait être un concile religieux.

Mais...

Mais finalement il y a eu consensus pour attaquer le Fléau en Zul'Drak.

Euh et tes rapports concernant les pics fou...

Comme tu le dis. Ce sont nos rapports.

Et la Horde va réellement être conviée ?

Je l'espère bien ! Ils seront à portée de tir ainsi. Ca en fera toujours moins à aller déloger. Nous ne nous sommes opposés que mollement sur le sujet. Cymbeline a été parfaite ensuite.

Mais... cet Etat Major ?! Nous avons autant de voix que d'autres avec la force de frappe qui est la notre ?

Et donc nous ne fournirons qu'un nombre limité de combattants. Et pour le reste... il y a toujours des dommages collatéraux en temps de guerre.

La druidesse se mit à rire encore une fois. Décidément, cette réunion sordide la mettait d'excellente humeur.

Ah tiens il n'est fait nulle mention de cet illuminé venu à la fin des débats. Remarque... s'il était venu plus tôt, entre lui et les rédempteurs, personne n'aurait pu en placer une. Déjà que c'était limite...

Hochant la tête la servante prit son paquet de linge et sortit effectuer ses taches.

Illucia avait quitté le concile accompagnée de son seigneur, le Duc d'Usakar. Si ce concile avait pour objectif principal d'harmoniser les ordres religieux en Hurlevent, leur place n'était pas là. Exaspérés de temps d'enfantillages, ils avaient tous deux regagné le fort d'Usakar aux confins du Fjord Hurlant.

C'est le lendemain, dans l'après-midi, en arrivant au fort, qu'Illucia reçu le compte-rendu du concile. Elle n'était pas resté pour les discussions sur l'engagement militaire en Zul'Drak. Elle réprima un sourire.

"Ah bravo, ils nous envoient un Etat-Major. Et les troupes ils vont les pondre ?"

Elle lut attentivement ce papier ligne par ligne.

"Au moins ce concile aura eut un effet positif, l'Oeil Ecarlate n'a plus lieu d'être. Je n'ai jamais pu apprécié ces crapauds de bénitiers. Mais alors maintenant c'est pire, ils sont sortis du giron de la Main de Tyr, ils n'auront que ce qu'ils méritent"

"J'espère que cet Etat-Major dépêché par les ordres de Hurlevent ne va pas croire qu'il peut donner ces ordres aux croisés d'argent. Ça serait comique tiens."

Puis, dans la brise fraîche du début de soirée, Illucia s'en alla rejoindre ces hommes, occupés à bâtir main dans la main avec les croisés d'argent du Duc, la nouvelle chapelle.

*Gontren ouvrant la boite au lettre de l'ambassade de l'oeil écarlate tombe sur son propre arrêt de mort*

" Bon sang, les chiens, ils ne blaguaient pas hier soir! Ceux qui sont derrières cette mascarade vont voir de quel bois on se chauffe au monastère." hurla Gontren

" Ils n'ont pas le droit de mettre notre tête à prix" repris Baltasar

" Je sais, j'ai d'ailleurs porté plainte, mais ces rats d'hospitaliers cultivent les pots de vins pour ne pas être inquiéter " rétorqua Gontren

" Espérons que la chancellerie soit restée intègre. " dit Baltasar d'un air désespéré

" La seule chose qui soit intègre ici c'est nous mon pauvre Baltasar "

" On a qu'à les exterminer " proposa Baltasar

" Interdiction de toucher qui que se soit, on se tient à carreau compris?"

"Bien."

" J'ai eu vent que purification dans l'intérêt de leur campagne de recrutement pour Tyr cherchez à évincer notre ambassade du monastère. Allez enquêter là dessus. " ordonna Gontren

* Le nervis s'exécuta, partant aussitôt à la quête d'information *

Anuata regarde Herümor en souriant et lui répondit d'une voix douce

"En effet, je suis partie au moment où ils parlaient de travailler avec la Horde. J'avoue avoir été surprise... Mais j'aurais aimé y rester encore un peu si je n'avais pas eu des affaire à régler ailleurs."

L'Anachorète reprit le compte rendu que le Quel'doreï avait dépose et relu un passage à voix haute.

"... et apparemment pas plus motivés que cela dans la lutte contre le Fléau."

La Draeneï laissa échapper un soupire.

"J'ai pourtant montré que la lutte contre le Fléau nous interessaient également... Ils font des conclusions hâtives... Comme toujours."

Elle déposa à nouveau le compte rendu et regarda le Conseiller du Comte Dalanor.

La draenei observe l'affiche.

"bande de traitres, travailler avec la Horde alors que la guerre est déclaré...... Cela se fera sans moi. Le seul orc qui m'approchera, c'est un orc avec 20 pouces d'acier dans la poitrine."

A l'attention des représentants des ordres de l'Alliance ayant siégé au Concile de Northshire
Copie aux états-majors de la Horde et aux ordres d'importance dans cette dernière

Mesdames, Messieurs,

Après avoir pu me procurer, par les "voies diplomatiques" usuelles, un exemplaire du procès-verbal du Concile de Northshire, je me permets, au nom des Fils de Quel'Thalas, d'exprimer surprise et circonspection. Je ne doute nullement que dans un monde idéal, les représentants de la très sainte Lumière pourraient s'affranchir des contraintes politiques du monde. Il est dès lors de mon devoir, peut-être, de vous rappeler que nous ne vivons pas dans un monde idéal.

Il y'a des conditions dans lesquelles j'aurais pu comprendre cette "suggestion" de travailler avec la Horde. Nous admettons bien volontiers que la Croisade d'Argent effectue un travail formidable pour se montrer apolitique et unir les forces. Mais là, vos décisions qui me paraissent prises quelque peut à la légère, sont d'une utopie flagrante.

Comment espérez-vous établir la moindre coopération avec la Horde en élisant dans votre état-major des criminels de guerre reconnus dont l'honneur, valeur essentielle pour nous, se situe proche du zéro absolu ?

Personne n'accepter de se battre en collaboration avec des fanatiques qui n'hésiteront pas à nous planter des dagues dans le dos, surtout qu'ils l'ont déjà fait dans des situations similaires à une époque pas si lointaine.

Dois-je sérieusement évoquer la présence, dans votre coalition, de brigands de bas-étage qui ont cru sportif de s'attaquer de multiple fois aux territoires souverains d'Undercity et de Quel'Thalas. Brigands dont, une certaine Naël présente au Concile, nous a promis les têtes lors du dernier Conseil de la Horde. Ce ne sera pas la première fois que l'Alliance montera son incapacité à faire le ménage dans ses propres rangs.

Pour ces raisons, comprenez bien que les Fils de Quel'Thalas, mobilisés en grande partie à Zul'Drak, n'accepteront jamais une proposition d'accord venant de cet état-major fantoche. De plus, nous saurons rester sur nos gardes et n'hésiterons pas à nous défendre promptement et sans limites de moyen au premier faux pas d'un membre de l'Alliance dans nos zones d'opérations.

Je prendrais bonne mesure d'enjoindre le reste des forces de la Horde à prendre des positions et dispositions similaires si ce n'est pas déjà fait.

Dans l'espoir que vous prendrez bonne note de cette position, je vous enjoins, Mesdames, Messieurs, à accepter mes très honorables salutations,

Dans son bureau a bord du Brise-Ciel, le Duc lisait les dernière dépêches de Stormwind, ou du moins celle se rapportant au Concile.

"La réponse de la Horde n'est vraiment pas surprenante, pas au vu de ce que j'ai entendu toute la soirée. Quelle idée de faire participer les Ecarlates, et encore plus la Maison Dalanor. On est tombé bien bas sur cette histoire ... la Croisade d'Argent va continuer son œuvre seule pour un temps on dirait, surtout avec cet Etat Major qui vient de je ne sais ou, et dont on a pas le moindre nom. "



L'avenir ne s'annonçait pas des plus radieux au vu de cette soirée, et les troupes déjà présentent dans la Couronne allez souffrir dans les mois a venir sans un véritable soutient de la part de la Horde et de l'Alliance

"Je vais devoir passer outre certaines choses, et sans doute contacter ces Fils de Quel'Thalas ... misère.

Le rouleau des nouvelles fini au milieux d'un tas de velins sur la table

Autre part.

Sur le parvis d'une ville souillée et noircie, silencieuse, en pleine nuit, cinq personnes. Deux regards contre trois. Même si l'un de ces trois jamais ne se pose, absorbé par le vide ; c'est pourtant celui-là qui mène la discussion. Des deux autres en face, un seul s'exprime. D'une voix rocailleuse et bourrue, cachant peut-être un soupçon de malaise.

- Voilà ce que je sais. Mais pour que j'en dise plus, il faudrait que je puisse voir l'épée, comprenez ? "

Son interlocuteur, celui au regard vide et absent, fait un signe de tête à l'un de ses deux compagnons, qui s'éclipse alors vers la ville morte, sans un bruit. En attendant que son agent revienne, il fait avancer sa monture, tournant autour des deux émissaires. Son visage est souriant, sa voix, douce et calme.

- J'ignore ce que ton chef avait en tête quand il a décidé de vous envoyer tous les deux à nous. Surtout au vu de vos... antécédents en ce qui nous concerne. "

L'autre hoche le menton.

- Considérez ça comme une sorte de main tendue. On ne tire pas vraiment de bénéfice de tout ceci, et de votre côté, vous n'avez pas d'intérêt à nous nuire. "

L'agent est de retour, la négociation se poursuit. Les informations, d'une importance capitale, ne font pas sourciller l'aveugle, ni n'altèrent la douceur de son ton. Et - curieusement - c'est en bonne santé que les émissaires sont autorisés à repartir, emportant avec eux une promesse de retour.

- Qu'en pensez-vous ? " émet l'aveugle, une fois que ceux-ci se sont retirés.

L'un des deux agents, une femme à l'allure fière et inquiétante, prend la parole pour la première fois.

- J'en pense que n'importe lequel de nos espions aurait pu nous ramener les mêmes informations.
- C'est bien pour cela que vous allez envoyer les vôtres me vérifier tout ce qui a été dit. Je veux tout savoir. Tout. Le sourire s'est effacé. Le rapport de cette affaire doit être transmis au plus vite. Quant à nos généreux "alliés"... Je n'ai absolument pas confiance. Ces gens en savent toujours plus qu'ils ne veulent bien le dire. "

Les deux autres hochent la tête en signe d'assentiment, puis tous se dispersent, avec l'allure affairée de ceux pour qui, désormais, chaque instant compte.

Mystiruis fixait son regard vers l’horizon, son regard était aussi glacé que les neiges de la couronne de glace : la colère courait dans ses veines.

Le matin même, ils avaient été réveillés par les hurlements de colère de leur capitaine d’armes. Des intrus avaient osé s’infiltrer dans la propriété, emportant sans vergogne de nombreux objets. Rageuse, les ordres avaient fusé. La colère de la maîtresse des lieux était palpable. Un inventaire précis fut dressé pièce par pièce. Le sort de la garde de nuit en aurait fait pâlir plus d’un. Ici, entre ces murs, nul doute du sort qui les attendait. Tsion’Hebb restait immobile sur le perron, aussi silencieux qu’une tombe. Il attendait. Sur son ordre, le chat à neuf queues faisait son office sur le dos des deux punis. Il s’abattait, marquant dans les chairs autant que dans les esprits le coût du manquement au devoir.

- Mon Ange, je veux leur tête

La voix claire de la haute prêtresse avait résonné dans la cour, faisant pâlir un peu plus les deux hommes. Elle sourit devant leur inquiétude, satisfaite du résultat. Bien sur elle ne voulait pas la leur mais celle des impudents qui avaient osé violer ses lieux. Mais le doute, un instant entretenu, ne pouvait pas nuire.

- Suffit ! Qu’on les libère et qu'on les soigne. Je statuerai sur leur avenir plus tard.

L’ordre du Maître des lieux de mettre fin à la punition brisa la lourdeur du moment. Tout le monde reprit son souffle.



Plus tard, sur le quai, les mains enfouies dans l’épaisse crinière de Satan, elle retrouvait un semblant de calme. L’étalon noir avait souvent un effet catalyseur sur la cavalière. Une légende disait que les chevaliers du passé se réincarnait en splendides chevaux et Mystiruis ne pouvait que le croire. Quand il sentit le calme revenir dans les veines de sa propriétaire il reprit le chemin du manoir d'un pas souple, frappant le pavé avec souplesse et énergie comme pour la divertir de ses pensées moribondes.

Ses enfants allaient bien, ils ne semblaient s’être rendu compte de rien. S’ils avaient osé touché à un cheveu de leur tête… Elle avait trouvé un peu de sang sur la fourrure de Neige, peut-être avait-elle mordu un des voleurs. Il faudrait le vérifier. Les tableaux et les bibelots avaient une valeur modérée et les monte-en-l'air n’avaient sans doute pas réussi à passer les protections arcaniques des bureaux et laboratoires. Ou alors ils n'en avaient pas pris le risque, tout simplement.

- Dommage .. ces lâches auraient eu de belles surprises.

Et en même temps… il y avait eu ce concile. Elle pouvait bien l’admettre maintenant, elle l’avait un peu appréhendé. Longtemps la Lumière Aveugle s’était occupé uniquement de ses affaires menant les combats qu’elle pouvait. La, cette fois, il s’agissait de toute autre chose. Les Hospitaliers avaient réussi à les conduire dans cette cathédrale tout comme ils avaient réussi un tour de force en réunissant de nombreux ordres ô combien différents. Tous unis dans un même but : combattre le Fléau dans les terres du Nord, ensemble , main dans la main, au nom de la Sainte Lumière.. Elle sourit, de ce sourire mi-figue mi-raisin qui la caractérisait si bien.

- Évidemment qu'on combattra ensemble, nul doute ! Mais combien de temps sans se manger le nez ? Des loups entre eux , le sort était indubitablement scellé. Il ne fallait pas être grand clerc. Mais si nous pouvions faire un maximum de pertes au Fléau cela sera déjà de pris. Qui regardera à la perte de quelques idôlatres ou animistes trolls ou orcs à l'esprit aussi corrompu que leurs rites impies au coeur de la mêlée ? Oh ! Pas gratuitement, juste ceux qui tendraient à remettre en cause le bon ordre des choses.

La Lumière Aveugle s’était vu confié la lourde tache d’investigation, d’interrogatoire et autres faits du même genre en collaboration avec la garde de Hurlevent. Tsion'hebb avait repris les termes de l'accord passé avec le défunt commandeur : La Lumière Aveugle serait "le Glaive de la Justice au bout de son bras armé". Manquait peut-être à cette définition une dimension spirituelle, et encore. Son diable d’homme était redoutable dans le domaine et elle frémit en songeant au sort des malheureux qui passeraient entre ses mains.

Et puis elle sourit, un sourire plein de tendresse en songeant que bientôt elle serait son épouse. Elle l’était de cœur depuis si longtemps, elle le serait devant les hommes très bientôt. Pourtant son coeur se serra. La froideur de son propre père à leur égard, ce père qu'elle adorait, sans doute retrouvé trop tard ; trop de choses les séparaient, trop de morts, trop de guerres, trop de rancoeurs... trop de tout.

Satan s'arrêta en piaffant et hennit doucement, tirant Myst de ses songes. Des bruits familiers la firent revenir à la réalité. Son diable d'homme s'avançait et lui tendait les bras pour l'aider à mettre pied à terre