"Anciens en poésie", par Tymotheus G. Rocvent

Editions du Nénuphar Mar 30 Juin 2015, 10:44

Ce jour, les institutions savantes des différents royaumes de l'Alliance, telles que bibliothèques et universités, reçurent par les services postaux le parchemin suivant, présenté comme débutant un cycle de contes versifiés ayant pour thème certains esprits de la nature, et publiés dans la collection Contes et légendes des Editions.

Après les salutations d'usage et la présentation du texte, Ione Densilla rappellera dans un court paragraphe que les Editions du Nénuphar sont une maison d'édition à but non lucratif consacrées à la publication de littérature savante, poétique ou philosophique et que tous les ouvrages publiés sont en libre consultation aux Editions.

"Anciens en poésie", par Tymotheus G. Rocvent Couv_20

Editions du Nénuphar Mer 08 Juil 2015, 09:15

II - L'écureuil

Création de Tymotheus Griech Rocvent.
Extrait du cycle Anciens en poésie.

Gilnéen de naissance et maudit par accident, l'auteur porte un grand intérêt aux esprits de la Nature et aux légendes qu'ils ont pu inspirer. Des êtres bien connus comme Cénarius, Goldrinn et Aviana disposant déjà de nombreux porte-paroles, l'auteur se propose ici de retranscrire en vers les mythes attachés aux esprits plus modestes en apparence - parfois nommés les Anciens Signifiants -, mais tout aussi importants.

Avant tous les arbres, il y avait un arbre : Gh'anir.
Et avant cet arbre, il n'y avait rien que roche.
Vint alors la Graine de la Vie à venir,
Confiée à un être qui tient dans votre poche.
Voici l'histoire de Rattatast l'écureuil,
Dont la mission était de planter cette Graine,
Et d'en récolter les descendants par centaines.
Afin que de la Création soit fait l'accueil.

L'écureuil à la tâche s'échina tant et tant,
Entreposant sous Gh'anir les fruits et les graines,
Qu'ils vinrent l'arbre garnir, par dizaines, par centaines.
Par milliers. Par millions ! Et en un rien de temps.
Mais bientôt le devoir devint avidité.
L'écureuil de ses propres enfants le tyran.
Et lui-même esclave de sa cupidité.
Sur G'hanir arriva un nouvel habitant.

Par milliers, des arbres qui n'ont jamais poussé,
Vinrent alors les oiseaux, sans abri décédés.
Par une reine ils étaient menés. Un rapace,
Qui prit d'assaut le domaine de Rattatast.
Le conflit s'engagea entre oiseaux et rongeurs,
Mais du second, le premier est le prédateur.
Et malgré sa hargne, Rattatast fut défait.
Par Aviana son domaine fut dérobé.

Les grains éparpillés, semés aux quatre vents,
Aux rongeurs en fuite, offrent un foyer, un gîte.
Mais Rattatast qui a nulle paix ne consent,
Reste amer à la vue de son œuvre détruite.
Et ainsi pour ne pas oublier cet affront,
Mémoire des écureuils, il prend pour lui seul.
Le Collecteur de Graines reprend sa mission,
De sa nouvelle cache, nul ne verra le seuil.

***

"Anciens en poésie", par Tymotheus G. Rocvent Tym_ecureuil

Editions du Nénuphar Ven 17 Juil 2015, 09:46

III - Le blaireau

Création de Tymotheus Griech Rocvent.
Extrait du cycle Anciens en poésie.

Gilnéen de naissance et maudit par accident, l'auteur porte un grand intérêt aux esprits de la Nature et aux légendes qu'ils ont pu inspirer. Des êtres bien connus comme Cénarius, Goldrinn et Aviana disposant déjà de nombreux porte-paroles, l'auteur se propose ici de retranscrire en vers les mythes attachés aux esprits plus modestes en apparence - parfois nommés les Anciens Signifiants -, mais tout aussi importants.

De tous temps, les shu'alo furent de grands chasseurs
Cette histoire est leur, mais surtout celle de leur proie.
Grimmbar était une grande bête des bois,
Respirant la colère, transpirant la fureur.
De quiconque il refusait la proximité,
Pour un rien il rugissait et puis s'enrageait.

Ce blaireau à aucun autre n'était semblable,
Et sur son compte, il courait de terribles fables.
De crocs carnassiers et de griffes démesurées.
D'une bête bien plus haute que la forêt.
Car de Grimmbar ce que l'on retient c'est sa taille,
Qui enflait aux premiers instants de la bataille.

Par une tribu fut une nuit décrété,
Que d'en finir avec ce monstre il était temps,
Grimmbar rugit, et grossit, enfla tant et tant,
Que la lueur de la Lune sa tête éclipsait.
A ses oreilles parvinrent alors les murmures,
Pour la première fois d'une voix douce et pure.

Le géant par les paroles de l'astre blanc,
Compris que les vies valaient d'être protégées,
Et devant les shu'alo en signe de paix,
Genou à terre montra qu'il n'était pas si grand.
Tremblez ennemis d'Elune, dorénavant.
Car Grimmbar n'a de pitié que pour ses enfants.

***

"Anciens en poésie", par Tymotheus G. Rocvent Tym_blaireau

Editions du Nénuphar Jeu 03 Sep 2015, 10:36

IV - La Grenouille et le crapaud

Création de Tymotheus Griech Rocvent.
Extrait du cycle Anciens en poésie.

Gilnéen de naissance et maudit par accident, l'auteur porte un grand intérêt aux esprits de la Nature et aux légendes qu'ils ont pu inspirer. Des êtres bien connus comme Cénarius, Goldrinn et Aviana disposant déjà de nombreux porte-paroles, l'auteur se propose ici de retranscrire les mythes attachés aux esprits plus modestes en apparence - parfois nommés les Anciens Signifiants -, mais tout aussi importants.

Dans les jungles trolles régnaient deux tyrans.
Un guerrier aguerri et un sorcier puissant,
Alliant la force et l'intelligence
A la cruauté et l'arrogance.
De leurs frères ils exigeaient,
Offrandes, sacrifices et tout ce qu'ils avaient.
Avec le tribut, leurs pouvoirs grandissants,
Ils jetaient à bas leurs opposants.

Un jour les trolls en eurent assez
De ces prétendues divinités.
Mais parce qu'ils savaient leurs tyrans plus forts,
Ils choisirent de ruser, de leur concocter un sort.
Toute leur magie, leur mojo, ils le donnèrent
A un crapaud des marais et une grenouille des rivières.

Puis ils promirent, à chacun de leurs souverains,
Que le pouvoir du mojo serait sien.
Si seulement de ses lèvres il touchait,
La peau de ces êtres ensorcelés.

Les deux rois avides bien sûr s'y essayèrent,
Mais le maléfice fut alors révélé.
Leurs pouvoirs, leur essence aspirés,
Les souverains, en batraciens se transformèrent.

Pour fêter la paix des jours à venir,
Les chefs déchus furent saisis et mis à frire.
Mais la grenouille et le crapaud,
Les outils de cette gloire,
Vinrent bientôt,
Réclamant plus de pouvoir.

Les trolls comprirent, mais trop tard,
Qu'aux prix de leurs enchantements
Ils avaient troqués leurs tyrans
Contre des dieux aussi avares.

***

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